Où sont-elles nos autorités quand l’Etat malien est menacé dans son existence. Il appartient d’abord à elles de s’assumer pour la défense de la patrie et si elles échouent, elles doivent pouvoir tirer les conséquences. La défense de l’intégrité territoriale du pays, c’est leur affaire première. Citoyens maliens, chacun est interpellé parce que la Patrie, c’est pour nous tous. Nos ancêtres nous l’ont chèrement léguée. Faisons en sorte que d’autres aussi l’héritent de nous avec orgueil. Il est temps d’être debout, de se serrer les reins pour la bataille. On ne doit pas reculer quand sonne l’heure de la bataille. Il n’y a pas à accuser la France, la minusma et quelque autre force étrangère. Qu’avons-nous fait nous-mêmes ? Réfléchissons, méditons. Ne savons-nous pas que nous avons notre destin dans nos mains et que personne ne fera ce boulot à notre place ? Ceux qui sont de la vieille école ont sans doute cette fable de la Fontaine en tête qui dit « Aide-toi, le ciel t’aidera ». prenons-nous-mêmes le taureau par les cornes au lieu de crier aux autres. La meilleure victoire, c’est celle qui viendra de l’effort de tous les maliens.
Où sont nos forces armées et de sécurité, elles qui ont été formées pour nous défendre ? Cette hymne au soldat, ils doivent tous se l’approprier « soldats engagés librement, librement. Nous jurons d’honorer ce serment, de donner pour le Mali tout le sang de notre corps pour bâtir un pays prospère et fort. Digne fils de notre pays, tête haute, marchons fiers comme nos ancêtres ». « Nous disons halte à tout tyran ». Voici là, la noblesse, la fierté d’être militaire, l’amour de se battre pour la patrie ». Aujourd’hui, il y a trop d’interrogations et il faut avoir peur. Au premier trimestre de l’année 2012, face à la descente infernale de la rébellion sur les camps de Kidal, on a fait savoir que notre armée n’est pas équipée. Surtout que c’est cela qui a prévalu au coup d’Etat contre le général Amadou Toumani Touré. Ce qui se passe maintenant encore, les tueries et toutes les exactions, c’est pire qu’en 2012. Serait-ce encore le problème récurrent d’armement ? Ou alors, que se passe-t-il vraiment ? Le citoyen lamda comprendra difficilement le fait que notre armée est toujours surprise ? Est-ce la faute à la hiérarchie militaire ? Est-ce le fait de complices infiltrés dans l’armée ? Est-ce un manque réel de volonté à se battre ? Il faut vite en trouver la solution ? Si nous ne prenons garde, ces djihadistes viendront nous enlever même dans nos maisons. Si le repli de 2012 a été une aubaine pour la rébellion d’occuper toutes les grandes villes du nord, certains replis de 2020 permettront aux djihadistes de pousser leurs tentacules jusqu’à l’intérieur. Encore qu’ils y sont et qu’aucune région ne leur échappe. En dehors des grandes villes, cette horde étend sa domination partout et dicte sa loi aux populations qui s’y accommodent bon gré, malgré. C’est dommage de voir que la Région de Ségou est en train de devenir leur bastion. Les cercles de Macina, de Niono leur appartiennent et ils y circulent librement. Témoin le massacre de 20 gendarmes à Sokolo. Ces djihadistes poussent leur arrogance jusqu’à venir nous narguer à Sarakala environ à 7 kilomètres de Markala. C’est dire donc que ce barrage est menacé. A Ségou même derrière le fleuve, ils imposent leur volonté en fermant les écoles, en appliquant la charia, en allant même jusqu’à enlever le sous-préfet de Farako Monsieur Moussa Cissé.
Chers compatriotes, l’heure est grave et très grave parce que notre survie en tant qu’Etat est menacée. Chacun doit se sentir appelé cet amour coercitif de la nation qui fait qu’aucun sacrifice n’est de trop grand. Prenons conscience et ne nous amusons pas avec le feu. C’est une guerre et chacun doit participer à cet effort de guerre. On n’a pas besoin d’être un militaire pour participer à cette bataille de libération contre les forces obscures et obscurantistes. Cet effort de guerre passe d’abord par la dénonciation de complices de djihadistes au fond de leurs villas, criant aves nous mais collaborant en sourdine. Ils sont de toutes les couches de la société et sont les vrais relais, les vrais judas drapés dans leur boubou blanc. Ces complices qui vivent parmi nous, ils sont exactement comme le chasseur qui se transformait en buffle « Toronblé » pour harceler les autres chasseurs et toute la population. L’effort de guerre, c’est les actes et non les paroles. Fonctionnaires, artisans, commerçants et autres, chacun peut donner de l’argent et générer ainsi des milliards pour un appui à l’armée malienne. Quel Patriote ne le fera pas face à la gravité de la situation ? Malheureusement, il y a des frontières qui nous dérangent parce que tous nos amis, tous les amis du Mali, ce n’est pas nos amis. C’est facile de jouer à l’hypocrisie quand les djihadistes après avoir commis leur forfait vont se nicher chez le voisin.
Abdoulaye Yérélé
Source: Ségou Tuyè