Dans le cadre de la 13e édition de la rencontre annuelle des enfants du Mali, Oxyjeunes initiée par l’Unicef en partenariat avec le ministère de la jeunesse et des sports, la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille et la communication, les enfants ont débattu avec la vieille génération sur des thèmes comme le mariage précoce, l’excision et la scolarisation de la fille. Chacun dans sa vision a défendu sa position face aux phénomènes. Les débats inter- générationnels ont eu lieu à Shô et Mafeya, situés respectivement à 10 et 30 km de Koulikoro.
Il ressort des débats que le mariage précoce est pratiqué à hauteur de 58% à Mafeya. C’est pourquoi, la question mérite d’être posée dans ce village traditionnaliste. Pour le chef du village, les enfants eux -mêmes sont à la base de la pratique du mariage précoce, car chaque famille veut que l’on préserve sa dignité à force de les maintenir en famille. Avec la télé et les nouvelles technologies, au lieu de les éduquer, on les pousse à faire d’autres choses, qui ne font pas partie de la culture malienne.
La sage- femme du village n’est pas totalement d’accord avec ces propos. Elle a expliqué les conséquences du mariage d’enfants et aussi témoigné des cas qu’elle a rencontrés en tant que professionnelle de la santé. Selon elle, le mariage d’enfants entraine plusieurs conséquences, telles que l’explosion de la vessie lors des rapports sexuels car le corps de la petite fille n’est pas encore assez développé, des difficultés lors de l’accouchement et même la mort.
Elle a précisé qu’elle suit actuellement deux jeunes filles qui sont toutes mariées et sont enceintes l’une à 15 ans et l’autre 16. » Dieu merci, elles se portent bien jusqu’ici.
Pour Fadimata Diarra, 15 ans, native de Mafeya, ses parents l’avaient fiancée de force à un homme âgé. On lui a fait comprendre qu’après le mariage, elle devrait arrêter ses études mais elle ambitionne de les continuer et de se donner toutes les chances de s’épanouir. Et les enfants d’en appeler les parents à une prise de conscience face aux fléaux de l’excision, de l’analphabétisme et du mariage précoce pour le bien- être de leurs enfants.
Ces débats ont été suivis d’excursions dans les locaux de l’IFR de Katibougou, au gnana koulou et à la Comanav pour visiter les bateaux du Mali.
En effet, la Compagnie malienne de navigation (Comanav) possède sept bateaux dont les plus grands sont le Kankou Moussa et le Général Abdoulaye Soumaré. Kankou Moussa, qui peut transporter 448 passagers, a été mis en circulation en 1982. Le transport de Koulikoro à Gao coûte entre 15.000 à 300.000 Fcfa.
Aujourd’hui, la Comanav déplore la mort par asphyxie du tourisme au Mali liée à l’insécurité depuis 2012. Malgré tout, la société continue, tant bien que mal, avec en 2018, 13.000 passagers, 8 000 tonnes de marchandises avec 2.800.000 litres de carburant consommés. Pour la campagne 2019 qui commence ce mois d’août jusqu’en janvier en fonction du niveau du fleuve, elle envisage d’atteindre 3 millions de carburants. L’insécurité aujourd’hui est le gros souci de la Comanav avec deux attaques dans le Kouakourou, région de Mopti. Autres difficultés : le vieillissement des appareils qui doivent être remplacés par des appareils qui répondent aux normes du monde actuel en plein mutation.
A Gnana koulou et à l’IPR de Katibougou, les enfants ont été émerveillés de voir et entendre l’histoire de la patrie, le Maliba.
Mah Thiam KONE
Source: l’Indépendant