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Daouda Doumbia, DCAP de Mopti : « 268 écoles sont fermées dans la région de Mopti »

Dans cet entretien, Daouda Doumbia, directeur de l’Académie d’Enseignement de Mopti brosse l’état des lieux de l’école dans la région de Mopti.

 

Mali Tribune : De façon globale quelle est la situation scolaire à Mopti ?

Daouda Doumbia : de façon globale, la situation scolaire à Mopti est un peu difficile. De nombreuses écoles sont fermées à cause de l’insécurité. Au niveau de la nouvelle région de Mopti qui couvre l’Académie de Mopti et de Ténenkou, nous avons 268 écoles fermées à cause de l’insécurité. C’est une situation très difficile compte tenu des conflits intercommunautaires et les exactions des groupes armés qui ont entrainés le déplacement des populations vers Mopti et Sevaré. Du coup, beaucoup d’enseignants ont été obligés de quitter leurs postes et des enfants ont été affectés. Plus de 80 000 enfants sont touchés par cette situation d’insécurité dans la région de Mopti.

Mali Tribune : Est-ce que de efforts sont mises œuvres pour tenter de rouvrir ces écoles fermées ?

D D.: Oui ! Des efforts sont en cours pour la réouverture possible des écoles fermées à cause de l’insécurité. La mi-octobre nous avons pu ouvrir 5 écoles dans la localité de Sofara. Il y a d’autres efforts de l’Etat et ses partenaires comme NSR pour pouvoir soutenir et accompagner la réouverture des écoles.

Mali Tribune : Mais comment vous avez pu parvenir à rouvrir ces 5 écoles à Sofara ? Est-ce que les communautés ont joué un rôle dans cette réouverture ?

D D.: Quand la situation devient de plus en plus stable dans une localité, on rapproche les communautés échangé avec eux afin de prendre les dispositions pour la réouverture des écoles. C’est pour d’abord instaurer la confiance pour faciliter le retour des personnels enseignants. Avec la résurgence des attaques des groupes armés, les communautés ont peur. Il y a beaucoup de demande autour de l’école. Pour qu’il ait ouverture, il faut que ces communautés échangent avec ces groupes armés qui sont dans leurs localités afin d’accepter la réouverture des écoles. Parce que souvent certains posent des conditions. Pour le moment, nous ne sommes pas allés à des conditions très compliquées. Quand la situation semble stable avec l’accompagnent des communautés, on parvient à faire fonctionner quelques écoles. Le nombre est petit, mais pour nous, c’est quelque chose parce que ça permet de sauver des centaines d’élèves. Sans l’école, les enfants sont abandonnés à la merci des groupes armés. Donc il y a un risque d’enrôlement.

Mali Tribune : En tant que DAE, quels sont vos défis majeurs dans la région ?

D D. : les défis majeurs, c’est la réouverture de toutes les écoles fermées dans la région. C’est un combat que nous avons commencé depuis fort longtemps et ça continue et nous avons vraiment besoin des accompagnements au niveau communautaire. Parce que le gros du travail, c’est la sensibilisation. Quand le dialogue est instauré, ça facilite la reprise des cours dans ces localités.

En plus des défis, nous avons aussi des besoins en termes des personnels d’encadrement, d’infrastructure et des matériels scolaires. Nous sommes dans une zone où les parents n’ont pas assez de moyens. Ils vivent dans la précarité. Chaque fois qu’on ouvre, il faut accompagner surtout les enfants en kits scolaires car ça soulage les parents et motive les enfants à aller à l’école. Sans ça, ça serait très difficile parce qu’un grand nombre d’entre eux n’ont pas les moyens d’acheter les fournitures scolaires.

 

Propos recueillis par

Ousmane Mahamane

(De retour de Mopti)

Source : Mali Tribune

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