n se rappelle que suite aux dépenses extrabudgétaires opérées par le ministère de la Défense, le Fonds monétaire international avait gelé ses subventions à notre pays et exigé que les contrats douteux passés par ce ministère soient audités de même que l’achat de l’avion présidentiel. D’un commun accord, cette tâche a été confiée au Bureau du Vérificateur Général (BVG) qui vient de produire son rapport provisoire sur ces questions. Sans répondre à l’opportunité de l’achat de l’avion présidentiel, l’autorité indépendante a relevé plusieurs insuffisances (un euphémisme) dans le » contrat de cession-acquisition » de cet aéronef pour lequel le Trésor a déboursé la bagatelle de 18 586 384 738 FCFA. En ce qui concerne les contrats juteux mais douteux passés par le ministère de la Défense, le BVG a décelé une surfacturation de 38 milliards FCFA au lieu de 29 milliards F CFA comme précédemment annoncé par le ministre de l’économie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko .
Lors du point de presse animé, le 25 septembre dernier, par le chef de la mission d’évaluation du FMI, Christian Josz, et le ministre de l’économie et des finances, il a été dit clairement que la surfacturation sur les contrats passés par le ministère de la défense était évaluée à 29 milliards FCFA. Un chiffre que le rapport provisoire produit par le BVG, à la demande du gouvernement malien et du FMI, est venu démentir. En effet, la vérification de performance menée par l’autorité indépendante a décelé des » irrégularités financières à dénoncer à la justice » d’un montant de 38 661 189 818 FCFA. Ce chiffre se décomposant comme suit : 29 311 069 068 FCFA au titre de la » fraude » (surfacturation sur la fourniture de matériel HCCA, de véhicules et pièces de rechange) et 9 350 120 750 FCFA au titre de » transactions frauduleuses « sur la fourniture de matériel HCCA, de véhicules et pièces de rechange. En plus de cela, le BVG, dans son rapport a dénoncé également la » mauvaise gestion » qui porte sur la non application des droits d’enregistrement des contrats et la non application de la redevance sur les marchés. Ce qui a constitué un manque à gagner de 3 071 942 342 FCFA pour les services de l’assiette.
En ce qui concerne l’achat de l’avion présidentiel, le BVG, sans se prononcer sur l’opportunité d’une telle acquisition, a mis à nu les innombrables insuffisances qui entourent ce dossier. Avant de conclure que » l’aéronef n’a pas été immatriculé au Mali alors que dans le domaine de l’aviation civile, l’immatriculation vaut titre de propriété « . A la lecture du rapport du BVG, on a l’impression que le Mali continue à louer l’avion présidentiel auprès d’une société étrangère.
Nous y reviendrons.
Mamadou FOFANA