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Dans sa croisade contre Ebola : Le peuple a retrouvé Mara, son héros

Tous les observateurs l’auront remarqué, le Premier ministre Moussa Mara était absent à l’accueil du président Ibrahim Boubacar Keïta à son retour d’Accra. Certains l’auront mis au compte d’une saute d’humeur du tenant de la primature. Mais tout le monde sait qu’IBK n’est pas homme à tolérer un tel enfantillage synonyme de crime de lèse-majesté. Les rumeurs malveillantes disent qu’en réalité, le président de la république, qui n’est plus dans les meilleures dispositions vis-à-vis de celui qu’il couvait de son affection il n’y a pas encore longtemps, a donné des consignes pour que Mara ne mette pas les pieds à l’aéroport à son arrivée.

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Mettons-nous un tant soi peu dans la peau de ces colporteurs de fausses nouvelles, de ces oiseaux de mauvais augure (ses ennemis politiques) qui veulent bien qu’il se soit passé ce qu’ils désirent ardemment et que le vent ait tourné brusquement et aussi vite contre Moussa Mara .

Cette rumeur tenace évoque par ailleurs, outre la pression intense des caciques du RPM et de la majorité présidentielle pour demander sa tête, une quasi paralysie du gouvernement où l’absence d’autorité se ferait cruellement sentir, le Premier ministre Mara n’étant plus en odeur de sainteté avec des ministres « importants » qu’il aurait jetés en pâture à la vindicte de l’UNTM ou aux institutions de Brettons Wood, suite aux affaires des achats de l’avion présidentiel et des surfacturations liées aux achats d’armement et de matériels militaires. Mara en outre aurait trahi la confiance du gouvernement et du président de la république en incitant Katilé, le secrétaire général de l’UNTM et son syndicat, à faire monter les enchères contre l’Etat, aux dires du ministre du commerce nommément cité, Empé, qui ne se serait pas privé de  dénoncer le Premier ministre Mara devant IBK, en plein conseil des ministres. Et cette rumeur particulièrement informée d’ajouter que le pauvre Mara n’a pu justifier une telle cabale montée contre « son bienfaiteur», qui aura tout fait pour sauver son poste et son honneur malgré la montée en puissance de ses ennemis de la majorité et de l’opposition.

La rumeur ravie insiste qu’IBK est donc cruellement déçu par Mara en qui il avait placé toute sa confiance contre vents et marées. Pour couronner le tout, la commission d’enquête parlementaire demandée par l’Asma a eu à entendre l’ex ministre de la défense Boubèye Maïga, qui a prouvé par des enregistrements sonores l’entière responsabilité du Premier ministre Mara donnant à l’armée l’ordre d’attaquer les positions du Mnla à Kidal le 21 mai 2014. S’y ajoute cette ténébreuse affaire du don chinois reçu par le chef de gouvernement qui a gardé cet argent par devers lui comme sa propriété personnelle. Un impair parmi tant d’autres, qui a profondément ulcéré le chef de l’Etat.

Cela fait beaucoup, du côté de la rumeur, « pour un Premier ministre à la fois technocrate  et politicien, qui aura perdu en cours de route sa détermination et sa foi à œuvrer pour la grandeur du Mali d’abord et le bonheur des malien, en toute loyauté non seulement en vers le président de la république Ibrahim Boubacar Keïta, mais aussi et surtout pour sa patrie qui mérite à l’heure actuelle, en cette période de crises, tous les sacrifices ».

Venons-en maintenant à la conclusion logique de ce scénario monté de toute pièce. Au bout du compte, le Premier ministre Mara a choisi son propre agenda, plus conforme à son profil de politicien pressé de brûler les étapes, fusse en marchant sur des cadavres, pour se créer une audience nationale dans un vent populiste qu’il croit durable. Bien sûr, Moussa Mara a été un héros aux yeux du peuple après son périple de Kidal occupé par le MNLA. Mais au jour d’aujourd’hui, ce peuple qui souffre, qui a de la peine à vivre, ne peut concevoir que celui qu’il a adulé jusqu’au firmament ne donne pas l’exemple de la probité, de l’humilité et de la compassion envers lui. Lui gardera-t-il sa confiance lorsqu’il quittera la Primature sans gloire ? Telle est l’épilogue provisoire de l’histoire de Mara imaginée et pimentée par la rumeur. La question de son destin politique préoccupe au plus haut point ses ennemis et détracteurs politiques, plutôt que ses supporteurs et sympathisants.

Mais la plupart des bonnes âmes qui veulent sa perte sont entrain de déchanter, à cause de l’opportunisme bienvenu du Premier ministre Mara, qui a pris son courage à deux mains pour aller au laboratoire Serefo, à l’hôpital du Mali, à l’aéroport de Bamako Sénou, à la famille du médecin de la clinique Pasteur décédé des suites de la fièvre Ebola,  à la Clinique Pasteur, auCentre d’isolement des malades atteints par le virus d’Ebola, aux gares routières, etc ; pour s’enquérir des dispositifs mis en place et apporter la solidarité du gouvernement.

Ces gestes aussi significatifs les uns que les autres, ont créé une nouvelle onde de choc dans l’opinion de la majorité de ses concitoyens, qui ne tarissent pas d’éloges sur son courage et son sens du sacrifice, comme après le beau jour de son odyssée à Kidal. Le peuple a retrouvé son héros que l’on disait condamné à goûter aux affres de la descente aux Enfers politiques.

Le président de la république Ibrahim Boubacar Keïta est allé hier, à sa suite, au centre d’isolement des malades d’Ebola. Certainement pour signifier aux yeux de tout le monde qu’il est totalement en phase avec son jeune Premier ministre que le peuple reconnait.

Oumar Coulibaly

 

 

 

SOURCE: Le Guido  du   20 nov 2014.
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