Depuis un certain temps, des informations persistantes font état de plausibles candidatures à la présidentielle de 2018 d’Oumar Tam-Tam Ly, de Mamadou Igor Diarra, de Modibo Koné, d’Hamadoun Touré et de Kalifa Sanogo. On parle plus d’eux que des ténors traditionnels. Ces quatre personnalités ont un dénominateur commun: le fait de n’être leader d’aucune des formations politiques qui se discutent l’électorat national. Ainsi, que valent ses éventuelles candidatures que les observateurs disent sérieuses? Peuvent –elles bousculer l’establishment politique traditionnel ? En analysant les parcours de ses hommes ont peut aisément répondre à cette question.
D’abord, Oumar Tam-tam Ly, son bref passage à la primature l’a projeté au-devant de la scène et les Maliens ont vu en lui, un homme compétent, intègre et surtout courageux pour avoir pu dire ses quatre vérités au président IBK sur les ressources humaines de l’équipe gouvernementale. Il a, à en croire sa lettre de démission et selon certaines indiscrétions, dénoncé certaines pratiques peu orthodoxes dans la gestion des affaires publiques. La suite est un secret de polichinelle. Cette réputation suffit-elle à lui donner une chance en 2018 ? Rien ne laisse supposer, tant l’homme demeure peu connu dans le Mali profond.
Pour ce qui concerne Mamadou Igor Diarra, son parcours exceptionnel de banquier de grande renommée avec une carrière à la BDM SA, puis à la BOA en passant par la BIM SA l’a fait connaître au Mali. S’y ajoute que son passage d’ancien ministre d’abord des Mines, de l’Energie et de l’Eau sous ATT, puis celui de l’Economie et des Finances du deuxième gouvernement d’IBK, ont fait de lui un homme très populaire qui a su se forger une solide réputation de grand bosseur et d’homme de réseau sur le plan national et international. Son commerce agréable est souvent mis en exergue. Ces atouts peuvent-ils faire de lui l’homme de la situation en 2018 ? Trop tôt pour le dire
S’agissant de Modibo Koné, il a eu un parcours honorable à la BOAD pour avoir beaucoup soutenu les projets et programmes de développement du Mali. Son mérite s’arrête là, puisque son passage à la tête de la CMDT n’a pas révélé grand-chose.
A propos d’Hamadoun Touré, il est reconnu avoir à son compteur une riche carrière internationale surtout comme ex-secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT). On le dit disposer de gros moyens financiers et très proche du président rwandais Paul Kagamé, sauf que l’homme fort de Kigali ne saurait être… faiseur de roi au Mali.
Enfin, Kalifa Sanogo, il semble être le maillon faible de ces éventuelles candidatures indépendantes annoncées. A part son passage à la tête de la CMDT qui n’a aussi révélé grand-chose comme son prédécesseur Modibo Koné, on ne retient presque rien de lui, si ce n’est qu’il risque de se brouiller avec plusieurs cadres de son parti, l’ADEMA-PASJ.
Ces éventuelles candidatures peuvent-elles faire le poids devant des grands partis comme le RPM, l’ADEMA, l’URD ? La question demeure sans réponse, même si la crise politico-sécuritaire de 2012 semble avoir soufflé un vent de discrédit sur… la veille garde politique. Celle-ci pourrait encore jouer les premiers rôles, malgré la forte aspiration des électeurs au changement. Au neuf !