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CyFy 2018 : ‘’L’usage des réseaux sociaux dans le domaine électoral en Afrique, une bonne chose en soi’’ (Salif Sanogo)

Au nombre des panélistes sur la problématique de l’impact des réseaux sociaux sur les élections en Afrique abordé au second jour de La 6ème édition de la Conférence sur la Technologie, l’Innovation et la Société “CyFy Africa 2018” démarré jeudi, à Tanger au Maroc, le Journaliste Salif Sanogo, en service à BBC Afrique Dakar, a estimé que ‘’pour le continent africain, l’usage des réseaux sociaux dans le domaine électoral est une bonne chose en soi’’.

Salif Sanogo justifie son opinion par le fait que l’usage des réseaux sociaux dans le processus électoral ‘’permet de faire un certain éveil de conscience. Mais surtout d’exercer une veille citoyenne’’, qui a pour avantage de participer de la bonne gouvernance. Pour étayer son argumentation, le Journaliste a évoqué la plate forme Ushahidi, créé au Kenya à l’issue des élections de 2007 afin de cartographier les zones ayant enregistré des incidents lors du processus électoral. Aujourd’hui, Ushahidi est devenu l’un des logiciels de cartographie participative les plus populaires au monde, utilisé 38 000 fois dans plus de 150 pays. Des internautes, des médias, des ONG y ont eu recours pour suivre les inondations à Jakarta en Indonésie, pour révéler l’ampleur des viols commis pendant la guerre civile en Syrie, ou encore pour lutter contre les violences faites aux femmes au Cambodge. Même l’ONU a fait appel à la société kényane lors de la crise en Libye, car elle n’avait personne sur le terrain. L’organisation internationale a pu ainsi connaître et coordonner les besoins humanitaires. Ushahidi a donc été utilisé sur la plupart des zones de crise majeures de ces dernières années.

Salif Sanogo a également évoqué le cas de l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan qui en 2011 a annoncé sa candidature via tweeter et qui d’à peine 100.000 followers s’est finalement retrouvé avec plus de 500.000 followers sur tweeter. Ce qui lui a permis d’enregistrer un meilleur score comparé à celui issu des sondages d’avant élection. La Commission électorale nigériane qui a également eu recours aux réseaux sociaux pour informer la population, a enregistré plus de 5 millions de visite sur son site durant le processus électoral, a fait savoir Salif Sanogo.

Il a aussi indiqué que c’est grâce aux réseaux sociaux que le mouvement ‘’Y’en a marre’’ a réussi à mobiliser une grande frange des Sénégalais et faire chuter le président Abdoulaye Wade lors de la présidentielle de 2012. Les elections de 2016 au Bénin ont aussi été marquées par l’usage des réseaux sociaux, qui a permis à l’actuel président Patrice Talon de partager son programme de gouvernement et sa vision avec les Béninois. En somme, dira Salif Sanogo, ‘’les réseaux sociaux en Afrique permettent de faire passer les informations et de mettre une certaine pression sur les dirigeants. Mais mieux, ils permettent de faire circuler l’information, parce que sur les médias publics, l’information circule très peu’’.

S’il admet que la législation reste une question fondamentale dans l’usage des réseaux sociaux, d’ou son appel aux pouvoirs publics à légiférer pour éviter les dérives, Salif Sanogo estime qu’il faut appuyer les nombreuses initiatives portées par les jeunes sur le continent, notamment dans la création et le développement de contenus locaux, adaptés et répondant aux besoins des Etats et des citoyens. ‘’Grâce à l’esprit d’initiative en vu chez nos jeunes, beaucoup de choses vont changer au niveau de la gouvernance et dans le domaine électoral’’, a conclu l’éminent journaliste de BBC Afrique, Salif Sanogo.

Elisée B.

Abidjan.net

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