La Commission vérité, justice, réconciliation (CVJR), en collaboration avec ses partenaires, a débuté la session validation de deux jours de son document de politique de réparation des victimes des crises au Mali depuis 1960 jusqu’aujourd’hui.
La cérémonie d’ouverture de cet atelier de validation présidée par ATTAHER AG IKNANE, secrétaire général du ministère de la Cohésion sociale et de la réconciliation nationale, a eu lieu, ce jeudi 27 février 2020, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), en présence de Ousmane Coumarou SIDIBE, Président de la Commission vérité-justice-réconciliation; de DIETRICH POHL, ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne; de STEPHANIE BERGERON, conseillère politique à l’ambassade du CANADA, ainsi que des participants.
L’Objectif général de cette politique de réparation est de restaurer la dignité des victimes par une réparation adéquate des préjudices subis, en accordant une attention particulière aux femmes et aux enfants, ainsi qu’aux autres personnes en situation de vulnérabilité.
Cette politique de réparation s’articule autour de trois axes stratégiques. Il s’agit de l’identification des victimes et de leurs ayant-droits ; de la détermination et de l’évaluation des préjudices donnant lieu à réparation et de la détermination des différentes mesures de réparation, qu’elles soient individuelles, collectives, spécifiques aux femmes et aux enfants ou qu’elles garantissent la non-réparation des violations.
S’agissant de la définition des victimes, il ressort que le terme ‘’victime’’ désigne quiconque ayant subi un préjudice suite à une violation grave des droits de l’Homme en lien avec les crises survenues au Mali depuis 1960, qu’il s’agisse d’un individu ou d’un collectif de victimes.
Ensuite, les membres de la famille ayant subi un préjudice du fait de leurs liens de parenté avec la victime, ainsi que toute personne ayant subi un préjudice lors de son intervention visant à aider la victime ou à empêcher son agression.
Évoquant les violations graves de droits de l’Homme, la politique de réparation des victimes a retenu, entre autres : des meurtres et exécutions arbitraires ; arrestations ou détentions arbitraires ; enlèvements ou séquestrations ; enrôlements forcés et tentatives d’enrôlement ; viols et autres violences sexuelles ; pillages ; vols et destructions des propriétés ; des disparitions forcées ; des déplacements forcés ; tortures et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants et enfin les destructions du patrimoine culturel.
Dans son discours d’ouverture, ATTAHER AG IKNANE, secrétaire général du ministère de la Cohésion sociale et de la réconciliation a dit que ces assises vont permettre aux participants de réfléchir sur les fondements de la politique de réparation des graves violations des droits de l’Homme que le Mali post-indépendance a connu jusqu’à aujourd’hui. Le secrétaire général a souligné que la construction de la Paix et de la réconciliation nationale est au cœur de l’action gouvernementale d’Ibrahim Boubacar KEITA.
Le représentant de l’Etat s’est réjoui que le Mali a déjà des acquis pour la sortie de la crise. Parmi ces acquis, il a cité l’Accord pour la paix et la réconciliation, la mise en place de la CVJR et la politique nationale de la justice traditionnelle.
Parlant de la CVJR, ATTAHER AG IKNANE a rappelé que son mandat est d’établir la vérité sur les violations graves des droits de l’Homme et les atteintes aux biens culturels, afin de situer les responsabilités. Il a assuré que le peuple malien et son gouvernement sont engagés à n’épargner aucun effort moral et matériel pour que les familles et les ayant-droits continuent de faire l’objet de leur considération.
Enfin, ATTAHER AG IKNANE, a soutenu que sans la mise en place d’une politique nationale de réparation en faveur des victimes et les ayant-droits, il ne saurait y avoir de vraie réconciliation. Il a soutenu la nécessité de conforter les axes stratégiques de notre politique de réparation des préjudices.
Par SABA BALLO
Info-Matin