Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP, opposition), a invité, mercredi, ses militants et sympathisants à reprendre la désobéissance civile dans les deux jours qui suivent la fête de la Tabaski.
Au cours d’une conférence de presse au siège de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS), des responsables du M5-RFP, ont annoncé que la désobéissance civile durera jusqu’à la «démission du président de la République et de son régime».
Choguel Kokala Maïga, Cheick Oumar Sissoko, Me Mountaga Tall et Me Mohamed Ali Bathily, les principaux orateurs, ont indiqué que cette décision faisait suite aux recommandations qui ont sanctionné, lundi dernier, le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce sommet était consacré à la crise sociopolitique qui secoue le Mali depuis plusieurs semaines.
Parmi les recommandations des chefs d’Etat de la CEDEAO figurent, entre autres, la démission immédiate des 31 députés, parmi lesquels le président de l’Assemblée nationale dont l’élection est contestée, la recomposition rapide de la Cour constitutionnelle conformément aux dispositions constitutionnelles en vigueur, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la société civile.
A ces mesures, il faut ajouter la mise en place d’une commission d’enquête pour situer les responsabilités dans les violences qui ont entraîné des décès, des blessés et des dégâts matériels.
Selon les responsables du M5-RFP, les recommandations de la CEDEAO ont un caractère «anticonstitutionnel et sont inapplicables». D’après Choguel Kokala Maïga, les dirigeants de la CEDEAO ont juste voulu «couvrir le président de la République et son régime», ajoutant que ces décisions « n’ont pas pris en compte la profondeur et la gravité de cette crise qui hypothèque l’avenir de notre pays ».
Le porte-parole du M5-RFP a, ensuite, indiqué que le mouvement portera plainte auprès des instances compétentes contre les mesures édictées par les dirigeants ouest-africains. «Les recommandations de la CEDEAO ne font que nous conforter dans notre lutte», a appuyé Cheikh Oumar Sissoko.
Pour sa part, l’imam Mahmoud Dicko (l’autorité morale de la contestation) a appelé à l’apaisement et invité nos concitoyens au rassemblement pour sortir le pays de cette situation. «Nous devons prouver que nous sommes une grande nation capable de résoudre ses propres problèmes», a conseillé l’autorité morale du M5-RFP.
BD/MD
(AMAP)