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Crise sociopolitique : Le Président Keita propose un plan robuste de décrispation

– « Un Accord Politique qui ira jusqu’en 2023 »

– « La Cour constitutionnelle sera remembrée »

– « L’intérêt national réside dans un parlement opérationnel »

-« La Crédibilité de notre État est le respect du droit »

Dans son adresse à la Nation pour la décrispation de la crise sociopolitique, le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita et son premier ministre Boubou Cissé s‘engagent dans la conception d’un Accord Politique de Rassemblement National qui s’attellera à la mise en œuvre diligente et mesurable des recommandations du Dialogue National Inclusif. Lire en pages 3, 4 et 5.

Le plan de sortie de crise du Président IBK passe nécessairement par la formation d’un Gouvernement d’union nationale avec patron le Premier ministre Dr Boubou Cissé reconduit récemment. « C’est ici le lieu et le moment de vous informer que ma décision de renouveler ma confiance en le Premier ministre, Dr Boubou CISSE, le 12 juin dernier, s’est fondée sur notre lecture partagée des préoccupations du pays, de ses priorités ainsi que de la stratégie requise par les enjeux du moment, en un temps de turbulences », a justifié le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita.

Longtemps sous les diatribes du M5-RFP, en ce concerne les résultats des dernières législatives donnés par la Cour Constitutionnelle, le Chef de l’Etat a annoncé la recomposition de cette dernière. Une réponse donc  aux contestataires et à certains médiateurs. « Tel le veut le droit, dans le cas de démembrement, les autorités responsables de la nomination des conseillers sont tenus sous un mois de remembrer la cour, ainsi m’est faite l’obligation d’y procéder, ainsi je procèderai « dura lex, sed lex », a indiqué IBK.

Dans cette démarche, la nouvelle Cour Constitutionnelle sera appuyée par la CEDEAO qui réexaminera les résultats contestés des circonscriptions à problème.

Cas de l’A.N

En ce qui concerne l’Assemblée Nationale, sa dissolution n’est pas à l’ordre du jour. Mais des solutions graduelles seront trouvées. « Il ne saurait y avoir de justice en privant de leurs sièges mérités tous ceux-là qui ont été élus sans contestation et certains dès au premier tour pour tenter de régler le problème que nous ne saurions sous-estimer des candidats qui contestent ouvertement le verdict de la Cour constitutionnelle. On ne corrige pas une faute par une injustice », a prévenu le locataire de Koulouba.

Accord politique de Rassemblement National

« Nous nous sommes mis d’accord, le Chef du Gouvernement et moi-même, sur la nécessité de concevoir et de proposer un Accord Politique de Rassemblement National qui s’attellera à la mise en œuvre diligente et mesurable des recommandations du Dialogue National Inclusif », a indiqué le Chef de l’Etat.

Cet Accord qui ira jusqu’en 2023, rassure le Président Kéita, reposera sur les idées-forces. La première idée-force vise à pacifier et sécuriser le pays dans toute son étendue, afin que les producteurs ruraux puissent s’adonner à leurs activités, que les échanges interrégionaux puissent redevenir fluides, que les communautés retrouvent le légendaire vivre ensemble qui a fait la réputation de notre pays. « Le travail de pacification et de sécurisation sera de longue haleine. Mais il s’agit de ne plus concéder un pouce de notre territoire, de faire reculer l’ennemi et de faire en sorte que le Mali en particulier et le Sahel en général ne soient pas le nouveau sanctuaire mondial de l’extrémisme violent. Il est alors indispensable de s’attaquer résolument à la dissolution de toutes les milices d’auto-défense, de porter à son point d’achèvement le processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion et enfin d’accélérer le retour effectif de l’Etat dans les régions Centre et Nord », a indiqué le Président de la République.

La deuxième idée-force consistera à entreprendre les réformes institutionnelles convenues et ce dans un délai de 12 mois, afin de mettre en adéquation les demandes de notre peuple et les engagements du gouvernement, et nous doter de textes appropriés en capitalisant sur trente ans de vécu institutionnel.

La troisième idée-force reposera sur l’opérationnalisation des régions qui ne le sont pas encore. « Ce travail a pris du retard, reconnaît IBK, mais il ne saurait continuellement en accuser sans remettre en cause un des fondements de notre stratégie de développement, à savoir la régionalisation, par une décentralisation poussée, voire irréversible, et cela en ancrant les agences de développement où la décision de contrôler leur devenir est laissée aux populations à la base ».

Quant à la quatrième idée-force, elle consistera à « veiller à une saine distribution de la justice. Et cela dans toutes les juridictions et à tous les échelons administratifs du pays. Nous savons que ce pays crie depuis longtemps sa soif de justice ».

Invite à la Majorité et au M5

Le Président de la République, IBK, « invite encore les frères du M5 » qui incarne aujourd’hui l’opposition « à se ressaisir ». Et à la majorité de « rester ouverte aux échanges avec le M5, aux préoccupations et propositions du M5. « S’agissant de la lancinante question de l’AN et des réformes au niveau de la Cour. Telle est la seule voie de salut », martèle IBK.

Car la Crédibilité de notre État est respect du droit. « Si par malheur nous devrions nous en écarter, dans un monde hyper compétitif, où c’est l’Etat de droit qui est le qualifiant suprême, quels seraient notre rôle et notre place au sein des nations ? », interroge-t-il. Avant d’adjurer toutes les forces maliennes de se joindre à ce projet, pour le Mali qui n’a pas d’autre ambition que de consolider la marche de notre pays, « car j’ai la claire conscience des enjeux, de notre fragilité à être chacun dans son coin, qui n’est pas requis, mais ensemble, pour que notre puissance rassemblée puisse donner le meilleur d’elle-même. Et ce temps-là est arrivé ».

Le Président IBK n’a pas manqué de saluer la mémoire du désormais feu  Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre de la Côte-d’Ivoire, décédé le mercredi 8 juillet 2020 à la suite d’une crise, après un long séjour en France. « Qu’il fasse que notre frère Soumaïla CISSE nous revienne sain et sauf et le plus tôt possible ! », a-t-il souhaité, et « que dans sa grande mansuétude, sa miséricorde et sa bonté, il nous accorde un heureux hivernage ! ».

Toute somme, la voie est tracée. La balle reste donc dans le camp des contestataires du M5-RFP qui devront saisir l’occasion offerte par le Président IBK afin de sortir le pays de l’ornière.

Cyril Adohoun

  Source: L’Observatoire

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