Ne digérant pas bien leur éviction d’une manière ou d’une autre des postes de responsabilité à eux confiés par le Président IBK, les acteurs du M5-RFP n’ont eu d’autre choix que de se radicaliser.
Le Mali traverse depuis début juin 2020 une socio-politique, venue se greffer sur les crises sécuritaires et sanitaire liée à la COVID-19. Cette crise est caractérisée par la grogne des enseignants et le tapage du vendredi 5 juin des alliés mécontents du régime de IBK. Ces derniers, au sein du M5-RFP, composés en majorités des anciens ministres d’IBK tels Me Mountaga Tall, Me Mohamed Aly Bathily, Gal Moussa Sinko Coulibaly et Choguel Kokalla Maïga, d’ancien Ambassadeur comme Yeak Samaké, et surtout d’homme religieux notamment l’imam Mahmoud Dicko. Ce front commun d’alliés d’hier du Président IBK tire en substance son explication du reversement de leur « sauce ».
De fait, ayant bénéficié du soutien multiforme qui lui a permis d’accéder à la Magistrature suprême de l’Etat, le Président IBK ne pouvait maintenir éternellement les alliés qui ont eu la chance d’être nommés premier à des postes de responsabilité au grand désarroi des autres. Il fallait faire le tour de rôle, débarquer certains et les faire remplacer par d’autres en attente. Si des gens pensent qu’ils doivent perdurer au pouvoir, s’éterniser à leur poste, ce n’est pas possible. Ce n’est pas la faute du président, c’est la realpolitik qui l’exige.
L’homme étant un éternel insatisfait, ceux qui sont débarqués de leurs postes sont les premiers à monter au créneau pour chanter à qui veut les entendre la gouvernance. Tel est le cas de Me Mountaga Tall, Me Mohamed Aly Bathily, Gal Moussa Sinko Coulibaly et Choguel Kokalla Maïga, tous anciens ministres de IBK. Parce qu’ils sont exclus du gouvernement avec tous les avantages qui y sont liés, ces derniers, sans ancrage politique réel, saisissent toute occasion pour déstabiliser.
La fin de la rancœur de Yéah Samaké, président du Parti pour l’Action Civique et Patriotique (PACP), contre IBK n’est pas pour le lendemain. Le candidat malheureux des présidentielle de 2018 n’a pas fini de ruminer jusqu’aujourd’hui son limogeage de son poste d’ambassadeur du Mali en Inde, pour insuffisance de résultats et manquements graves.
Les diatribes de l’imam Mahmoud Dicko contre IBK ne sont qu’une question d’intérêt. Alors président du Haut conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko, avait reçu mandat de l’ancien Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga de conduire une mission de bons offices dans le Centre et le Nord du pays (avril-décembre 2017]. « Je l’assume en tant que chef de l’Etat, mais j’étais bien loin de l’approuver. Nous avons mis fin à cette mission », avait confié IBK à notre confrère « Le Monde ». Sevré des fonds de cette mission, des centaines de millions de FCFA, Dicko a perdu la foi et est devenu littéralement enragé. Entre les deux hommes qui se présentaient mutuellement comme des amis, la rupture est désormais consommée.
Dans cette affaire de mission de bons offices, Issa Kaou Djim n’est clean. Il était l’homme de main de l’imam, comme il l’est encore, qui montait à Koulouba, répondant des fois à des activités auxquelles il n’était pas convié pour créer un rapprochement entre le maître de lieux et lui.
Comptables de la Gouvernance IBK, des figures politiques accrochées au dos de l’imam Mahmoud Dicko pour assouvir leurs ambitions politiques, Choguel Kokalla Maïga, Me Mountaga Tall ou le Général fuyard Moussa Sinko Coulibaly, ne sont pas immaculés. Tous traînent des casseroles. C’est sous Dr Choguel à la tête de l’AMRTP que les magouilles, l’affairisme, des contrats payés avant leur exécution et « bien d’autres phénomènes jugés diffus sont devenus courants au niveau de ce service ». 2,5 milliard de francs CFA se sont volatilisés de la caisse de l’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications/TIC et des Postes (AMRTP) dont était DG. Sans oublier le double salaire de ministre et DG.
Le Général démissionnaire, quant à lui, griffe le Président IBK pour son limogeage inattendu du poste du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. « Je l’ai rencontré le jour de son limogeage, nous confie une source; il l’a appris comme tout le monde: à la télé », confiait une source. Au lendemain des élections de 2013, il fallait que IBK éloigne son pouvoir des putschistes à l’image de Sinko.
Me Mountaga Tall n’échappe pas aux reproches. Alors ministre de l’enseignement supérieur, le président du CNID traîne des casseroles liées au bus de mauvaise qualité de CENOU de Kabala.
Somme toute, il urge de s’interroger sur les réelles motivations de ces hommes en fronde contre le régime IBK. Ce sont ces espèces d’individus qui prétendent dénoncer la mauvaise gouvernance, la corruption, quoi encore. Le peuple doit rester lucide face à ces personnes qui se présentent en sauveurs.
D.C.A
Le SOFT