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Crise sécuritaire au Mali : Coumba Samaké, la 1ère femme militaire lâchement abattue !

Fiancée et mère d’une fille adoptive, Coumba Samaké, de la 22ème promotion de la gendarmerie nationale du Mali en service à la Brigade territoriale de Koury, est tombée sur le champ d’honneur les armes à la main, le dimanche 19 mai suite à une attaque surprise des individus armés non identifiés. Elle a été conduite à sa dernière demeure, le mercredi 22 mai au cimetière de Daoudabougou par sa famille, ses amies et ses frères d’armes. Elle est désormais l’icône de la résistance du corps féminin militaire contre le jihadisme au Mali. Cela pour avoir été la première femme, gendarmenette lâchement abattue en plein service. 

« Coumba Samaké était une sœur parfaite. Elle était généreuse, pieuse musulmane, très attachée à sa famille et surtout très battante » témoigne Dr Moctar Samaké, grand frère de la défunte.

A Daoudabougou, ce samedi 25 mai, soit trois jours après l’enterrement de Coumba Samaké, ses parents et proches  sont inconsolables. Des larmes coulent toujours. La perte est énorme !

Fiancée et âgée de 34ans, Coumba Samaké, qui avait en sa charge une fille adoptive, a servi au Camp I du district de Bamako et à  Ouéléssébougou pendant 5 ans. Disciplinée et respectueuse des décisions de la hiérarchie, elle  a été affectée à la Brigade territoriale de Koury. Une localité frontalière, qui sert de dernier rempart entre le Mali et le Burkina. Une zone jadis prospère, devenue à cause de l’insécurité rampante dans le centre du Mali, une zone de risque.

C’est de là-bas, qu’elle trouvera la mort, brisant du coup une belle carrière qui suscitait de l’espoir chez de nombreuses personnes.

La perte d’une sœur, d’une fille, d’une collègue…Une perte cruelle !

« Quand j’ai appris le décès de ma petite sœur Coumba, je me suis senti paralysé et j’ai perdu tous mes équilibres », relate Dr Moctar  Samaké, la voix larmoyante  et les yeux rouges. Pour lui, cette annonce a été un coup de tonnerre pour toute la famille de ‘’ Samakela’’ à Daoudabougou. Laquelle, tout juste en début du mois de ramadan a été gratifiée des sacs de sucre par la défunte.

Bien vrai que triste, selon lui, quoi de plus normal en tant que croyant que de remettre cette situation à Dieu. « Sinon, nous sommes très attristés, la famille, les proches et toute la société » a-t-il déclaré.

Toujours pour Dr Samaké, sa jeune sœur était une personne très sociable et connue de tout le voisinage comme telle.

«Le jour de son enterrement, nous avons été impressionnés de la forte mobilisation de la société pour nous accompagner » a-t-il témoigné. Et d’ajouter : « Les gens ne faisaient que témoigner la générosité de ma sœur ».

Aux dires de Dr Samaké, des officiers supérieurs de la gendarmerie délégués par les autorités militaires ont manifesté leur soutien à la famille après le décès de Coumba, cela en nature comme en espèce. « Ces individus armés n’ont pas eu pitié de ma sœur même étant une femme  » a-t-il déclaré les larmes aux yeux.

Quant à l’ainé de la famille Samaké, Abdrahamane Samaké, toujours sous le choc, il n’a pas manqué d’exprimer son indignation. « Pourquoi envoyer une femme dans une zone à risque alors que Bamako est rempli de soldats ? » s’interroge-t-il.

Coumba et son père,  un triste destin commun !

Au Mali, la tenue militaire n’est pas généralement aimée par la gente féminine. En tout cas, les quelques-unes qui s’aventurent dans le métier des armes, le font pour beaucoup d’autres raisons, rarement pour l’amour des armes. Car dans notre société, le femme est l’incarnation de la douceur, de la gardienne du foyer et du trésor à protéger.

Cependant pour Coumba c’était un défi, un rêve. Celui d’exercer le même métier des armes comme son père. Depuis toute petite, elle ne respirait que pour cela. Fier de son père (qui fut un brave gendarme), elle a juré d’intégrer coûte que coûte le corps de la gendarmerie. Chose qu’elle obtiendra en 2007. Mais, le rêve de la jeune gendarme, ne fera pas long feu. Elle s’éteindra en si beau chemin.

Comme son père, ou plus que son père Coumba Samaké a fièrement rendu l’âme sur le champ d’honneur les armes à la main. En effet, il faut signaler que deux ans avant son intégration à la gendarmerie, elle a perdu son père à la suite d’un surprenant AVC en 2005.

Par ailleurs, il convient de noter que le grand père de Koumba, était lui aussi un militaire, qui a fait la 1èreguerre mondiale de 1914 à 1918.

« Le soldat combat et meurt c’est le peuple qui vit et la nation triomphera tôt ou tard », dors en paix brave militaire !

Par Mariam SISSOKO

Source: Le Sursaut

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