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Crise scolaire : L’école malienne sacrifiée par l’incompétence du régime

L’école malienne est à  l’article de la mort depuis l’arrivée du régime d’IBK au pouvoir. Depuis la mise en place de ce régime qui semble être immobile, il y a une  inertie totale. Les seuls qui sont écoutés et entendus et reçus à Koulouba sont les groupes armés. En effet, l’adoption par l’Assemblée Nationale de l’article 39 de la Loi N° 2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, et l’enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et Spéciale a provoqué un malaise dans l’éducation. Au même moment, le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keita s’emmure dans un silence absolu. Preuve de son immobilisme face aux préoccupations des Maliens. Or, IBK en campagne, à coup de discours, a promis de refondre le système éducatif malien. 

Si l’année blanche venait à être décrétée, il n’y aurait pas lieu de s’étonner du fait que, le collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 observe une nouvelle grève depuis le début du mois de février. Les classes sont fermées à cause d’une crise qui dure depuis plus de 3 mois. Hier lundi 9 mars, les négociations ont encore une fois de plus échoué. Le principal point de blocage entre les deux parties reste la mise en œuvre de l’article 39 portant sur le statut général des fonctionnaires. Selon les syndicalistes « toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et Spéciale ». Et au dire du porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, son gouvernement ne refuse pas, du reste, la proposition du collectif, mais demande juste d’appliquer la majoration en fonction de la grille indiciaire de la fonction publique obtenue par la Centrale syndicale (UNTM) en 2018. C’est ce que les enseignants ont refusé. Ils exigent l’augmentation immédiate de leur grille de 180 points, rétroactivement, depuis le 1er janvier 2019 et 100 autres points, à compter du 1er janvier 2021. Ce qui fait, en somme, une augmentation de 280 points au lieu de 140 points que le gouvernement propose. D’où le blocage voire l’impossible compromission.

L’école Malienne est prise en tenaille entre les feux croisés des revendications estudiantines, les plus virulentes et celles de plusieurs groupes syndicaux tels que les syndicats enseignants, les collectifs de vacataires et le regroupement des promoteurs d’écoles privées. En plus, l’État brille par son laxisme, son incompétence et un mépris de la part du gouvernement. En effet, l’État fait preuve non seulement d’un manque d’imagination, mais de solutions pour gérer la crise qui n’a que trop duré. Ce régime actuel n’a jamais donné l’impression de posséder des capacités de gestion prévisionnelle de la crise. Il a toujours le plus souvent été réduit à faire le « pompier pyromane ».

L’école malienne est confrontée à l’une des conséquences de l’éducation de masse. Le niveau des enfants ne fait que régresser au vu et su de tous. N’importe qui est autorisé à ouvrir une école tant que les moyens financiers sont au rendez-vous. Si la responsabilité de la baisse du niveau des élèves maliens est partagée entre les acteurs de l’école, notamment les autorités, les enseignants et les élèves eux-mêmes, la démission des parents d’élèves de leur rôle de suivi est également souvent pointée du doigt.

À ce rythme, il est clair que la fin de la crise n’est pas pour demain. Pendant ce temps, ce sont des milliers d’enfants surtout ceux des pauvres paysans qui, en plus de la crise sécuritaire, sont obligés de gérer celle de la formation de leurs enfants. Que Dieu sauve le Mali et l’école malienne.

 Seydou Diarra   

 

 

Le Carréfour

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