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Crise du nord : quand IBK se débine !

A MONSIEUR LE DIRECTEUR DU JOURNAL  D’INFO-MATIN

 

 

bakary mariko ex porte parole cnrdre

 

Vous voulez bien me prier de vous donner mon impression sur la nouvelle phase de la tragédie malienne. Comment le refuserais-je à votre journal, quand il a eu jusqu’ici l’honneur trop rare de garder l’impartialité et de ne pas injurier les vaincus ? Mais votre aimable demande m’arrive tardivement, car tout ce que ma conscience, tout ce que mon indignation m’obligeaient à dire, je l’ai déjà dit, sur le site Malijet.

Oui Winston Churchill disait : « la critique peut être désagréable, mais elle est nécessaire. Elle est comme la douleur pour le corps humain : elle attire l’attention sur ce qui ne va pas. »

Par quelle iniquité notre Président de la République, désireux d’assurer la paix et la cohésion nationale dont le pays  a tant besoin, adresse-t-il  toujours ses pressions et ses menaces à ce malheureux peuple aux abois, qui a déjà tant cédé, et jamais à lui et à ses partisans qui au contraire n’ont rien jamais cédé, et ne se sont pas départis un instant de leur intransigeance ni de leur arrogance ! Comment ne pas s’épouvanter de tout ce qu’il y a de lâche, de la part d’un ensemble d’élus, à pousser aux dernières limites du désespoir un peuple auquel  jadis ils avaient tout promis et qui aujourd’hui s’adresse à leur justice et à leur pitié ? Non seulement le bon droit, le bon sens et le principe tant de fois invoqué commandent le changement.

Oh ! Je vous vois venir, vous autres courtisans. Vous n’aimez que ce qui n’est pas malien. Vous êtes maussades, grincheux, mécontents. Vous rêvez que plaies et bosses, au lieu de vous laisser aller à la bonne, à la saine gaîté. Plût au ciel, Monsieur, que tous les maliens fussent comme moi !

Le thé malien, libre à vous d’en rire, mais c’est une distraction qui ne fait de mal à personne, et j’aime encore mieux ça que votre anarchie, votre népotisme,  votre socialisme, votre irresponsabilité, votre incapacité, votre incompétence, votre avion, votre maison, vos mensonges parce que je suis malien, moi, entendez-vous !

Voilà un Président qui a déclamé sa volonté de paix, son amour de la paix dans tous les banquets politiques, dans toutes les réunions électorales. Pour un peu, c’est la paix elle-même qui lui a placé au pouvoir. A peine va-t-il reprit haleine qu’une fatalité narquoise et terrible vient le mettre au pied du mur et lui envoie une vivace petite guerre coloniale nourrie déjà du cadavre malien et qui ne demande qu’à grandir. Qu’elle occasion pour lui de faire ses preuves, de créer un beau, un sage précédent et de refuser au monstre trop connu  la moindre goutte d’un sang aussi précieux qu’appauvri : c’est là qu’était l’honneur du Mali. Mais non. Il y a l’engrenage. Pour en sortir, il faudrait un peu plus de courage qu’il n’en a fallu pour y entrer. On risquerait de faire sauter la vénérable machine et, ce qui est plus grave, de sauter soi-même. Or, on a beau être des sauteurs professionnels… on ne peut pas se débiner aussi facilement sur les autres.

Pourquoi depuis deux mois IBK ne rate aucune occasion pour tenir son ex-Ministre de la Défense comme responsable de la débâcle de Kidal ? Lui le chef suprême des Armées ! Malgré que ce dernier ait demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur les évènements. Pourquoi IBK est-il tombé aussi bas en perdant toutes les qualités d’Homme d’Etat avec sa politique de boules puantes ? De quoi a-t’ il peur ? Pourquoi veut-il déjà influencer la commission d’enquête ?

Eh bien oui ! Ahmadou Kourouma disait : « la vérité n’est très souvent qu’une seconde manière de redire un mensonge. »

Non, IBK et son Premier Ministre  ont de la tradition, hélas ! Et ne sauraient nous étonner par une conduite imprévue. Pas de folies ! La règle du jeu politique, de soumission aux combines voilées dans les couleurs de la patrie.

Ah ! L’ivresse profonde !

Ce n’est pas par accident, ce n’est pas par maladresse ou impétuosité d’improvisation que son excellence M. le premier ministre Moussa Mara a laissé échapper sa phrase mortelle sur Kidal : « le Mali est en guerre et la réaction sera de taille. »

La chute de Kidal proclame bel et bien une défaite malienne. Si prévisible fut-elle, si clair, cette défaite blesse l’orgueil national, fouaille l’humeur populaire. Bien plus que la vulnérabilité affichée du Mali, le coup de chapeau : la vertu des fourmis du nord et le vice des cigales du sud.

La défaite de Kidal, dit-on, découvre la lune et ne pointe que des évidences. Oui, mais si occultées par trois décennies d’incurie que leur révélation crée stupeur et tremblements. En réalité notre cher Président IBK s’en fout éperdument du Mali, au fond il ne gère rien et n’est au courant de rien. La preuve c’est le crash d’air Algérie, il affirme sans preuve que l’avion s’est écrasé vers Kidal et c’est le Burkina qui donne avec précision le lieu du crash sur le sol malien. Quelle irresponsabilité !

Aujourd’hui le Mali mesure sa déconfiture dans le thermomètre des menteurs, il faut des lustres pour que la vérité sorte des puits. Il faut une crise majeure …pour que Cassandre ose crier sur les remparts que la nation est aux abois. L’opinion mesure mal de quelles funestes routines, de quelle longue mollesse politique cette crise sonne le glas du grand enchanteur « kANKELETIGUI » national.

Cet homme a laissé passer le secret de sa pensé  et de son âme, si j’ose m’exprimer ainsi.

Parrain d’un mirifique modèle mafieux entretenu par la famille d’abord, il aura inoculé au Mali le poison des avantages acquis, il fut l’appariteur d’un cycle d’illusions d’impuissance dans l’addiction des déficits.

La vérité, c’est qu’il est grisé par l’encens grossier d’une aristocratie imbécile et vieillotte qui, hier encore, croyait à ATT et qui va demain se détourner de lui comme elle s’est toujours, en sa lâcheté foncière, détournée des vaincus.

Le Mali n’en finit pas de s’interroger sur les causes profondes d’une catastrophe qui a réveillé ses vieux démons. Les guerres et les catastrophes naturelles révèlent les sociétés.

L’accélération de l’histoire de notre pays dont la roue continue de tourner à vive allure devrait amener chacun de nous selon son génie propre à mesurer l’ampleur des dégâts, l’étendue et la gravité du problème, mais hélas ! Notre Président s’est abonné à la tergiversation, à la délation, à des discours creux et vides  et n’a aucune prise sur les évènements. Selon le Général De Gaulle, il se dévoile comme un simple politicien sans plus !

S’il nous disait les bilans humains et matériels de la bataille de Kidal ? Et comment il compte lessiver la République sans jeter le bébé avec l’eau du bain ?

Non, il continue de dissimuler à ses citoyens et au reste du monde la vérité, ces secrets et mensonges entretenant une suspicion justifiée envers l’Armée, et qui entament les structures et les fondamentaux de la société.

La question est presque taboue : elle porte sur…  «  La confiance des maliens dans leur Président est casée. Il va falloir un new deal pour la retrouver. »

Il n’y a eu qu’un cri contre le César arlequin de l’anarchie et de la grève générale. Les républicains ont été unanimes à le flétrir. Comme disait Edmund Burke : « pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien. »

A tous ceux aux côtés desquels j’ai eu l’honneur de combattre en ces temps à la fois si proches et si lointains, je voudrais dire : ne vous y trompez pas : c’est aussi votre procès à vous qui va se juger à la barre de l’opinion. Votre passé vous oblige. Ne laissons plus faire par lassitude, habitude, nous avons le pouvoir de casser l’habitude, nous l’avons fait, et dans tant de domaines. Nous pouvons renoncer ensemble au vieux jeu de rôle qui voudrait que ça soit toujours les mêmes conquérants et les autres accommodants. Refusons de nous accommoder. Nous ferons du Mali un pays sûr pour nous, pour eux. Nos noms sont une promesse engageons les. Notre jeunesse est une promesse engageons la ! Car le monde n’est plus celui de la durée mais celui de l’instant, il suffit que le vent change pour que tout soit différent, et c’est ce qui nous n’interpelle aujourd’hui.

M. MARIKO BAKARY

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