Le feuilleton Femafoot-Collectif du 11 juillet par rapport au renouvellement du mandat fédéral s’achemine officiellement vers sa fin. La lettre du Secrétaire général de la Fifa en date du 21 mai 2013 adressée au Secrétaire général de la Femafoot est très compromettante pour l’instance dirigeante du football malien. La Fifa exige que le mandat du C.E de la Femafoot soit renouvelé à son terme. Si ce scénario est favorable au Collectif du 11 juillet, il s’assimile comme des patates chaudes dans les mains du C.E de la Femafoot.
Avant de vous livrer le contenu de la lettre de la Fifa qui tranche la crise du football malien, il est important de faire un rappel historique du bras de fer qui oppose le Collectif au C.E de la Femafoot à propos de la fin du mandat et du renouvellement de celui-ci. L’on sait que le président du C.E de la Femafoot Hammadoun Kolado Cissé et son bureau ont été élus le 12 juillet 2009 lors de l’A.G Ordinaire élective de Tombouctou. L’article 48.1 des Statuts et Règlements de la Femafoot détermine la durée du mandat : «Le C.E est élu pour un mandat de quatre (04) ans renouvelable par l’Assemblée Générale». L’article 49.1 enfonce le clou : «Quatre-vingt-dix (90) jours avant la fin du mandat, le Secrétariat Général lance par écrit un appel à candidature pour le renouvellement du Comité Exécutif».
Le feuilleton Femafoot-Collectif a donné son coup d’envoi le 16 avril dernier à travers une lettre du Collectif de 11 clubs pétitionnaires de Ligue 1 adressée au président de la Femafoot (avec ampliations à la Fifa et à la Caf). Une lettre relative à la violation de l’article 49.1 des Statuts et Règlements de la Femafoot : «Quatre-vingt-dix (90) jours avant la fin du mandat, le Secrétariat Général lance par écrit un appel à candidature pour le renouvellement du Comité Exécutif.»
Le Collectif évoquait la naissance d’une crise dans le football malien. La Femafoot a d’abord fait fi de ladite lettre en brandissant une lettre circulaire en date du 23 avril pour la convocation de l’Assemblée Générale Ordinaire élective pour les 6 et 7 décembre 2013 à Mopti. Un jour plus tard, le 24 avril, elle répond au Collectif des Clubs pétitionnaires en invoquant les articles 30.1 et 104.1 : «L’Assemblée Générale se réunit tous les ans au plus tard quatre-vingt-dix (90) jours après l’arrêt des comptes» (Article 30.1) ; «L’exercice social et budgétaire de la Fédération malienne de football a une durée d’une année. Il commence le 1er octobre et se termine le 30 septembre» (Article 104.1)
La polémique est née. Le fossé entre les deux parties est largement ouvert. Le ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité National Olympique et Sportif du Mali s’invitent dans les débats à travers des séances de réconciliations. Quelques jours plus tard, le Collectif de 11 Clubs pétitionnaires se transforme en Collectif du 11 juillet avec l’arrivée en son sein d’une grande partie du collège électoral : 8 clubs champions de 2e division, 3 Ligues Régionales et 2 Groupements Sportifs. Avec 29 voix, soit plus de la majorité +1 du collège électoral (55 voix), aux dires du Collectif du 11 juillet, l’opinion est informée à travers un point de presse sur le dépôt des lettres en date du 29 avril au Secrétariat Général de la Femafoot exigeant la convocation d’une Assemblée Générale Extraordinaire (avec ampliations à la Fifa et à la Caf). Le Collectif argumente sur l’article 37 : « Des sessions extraordinaires de l’Assemblée Générale peuvent être convoquées à tout moment à l’initiative du Comité Exécutif ou à la demande de 50%+1 des membres votants par écrit. Les affaires à traiter doivent être stipulées dans ladite demande ».Depuis, la Femafoot, coincée et confondue, observe le silence radio. C’est seulement le lundi 27 mai dernier qu’elle envoie la réponse aux différentes lettres de convocation d’A.G Extraordinaire à travers une lettre datant du 23 mai : …Nous accusons réception de votre lettre du 29 avril 2013 par laquelle vous demandez la tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire le 11 juillet 2013 avec comme ordre du jour « le renouvellement intégral du Comité Exécutif de la Fédération malienne de football.» Au vu des dispositions de l’article 37 de nos statuts, du nombre de demandes de membres de l’Assemblée Générale reçues à ce jour et l’ordre du jour proposé, nous vous informons que le Comité Exécutif ne peut souscrire à votre demande de convocation d’une Assemblée Générale Extraordinaire…
Qu’est-ce qui explique cette réponse tardive de la Femafoot ? Une réponse qu’on peut par ailleurs qualifier de brusquée quand on se réfère à la Fifa en date du 21 mai adressée à la Femafoot.
La fameuse lettre du Secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke adressée à son homologue de la Femafoot, Boubacar Thiam, coupe court à tous les débats sur les interprétations des textes : «… Nous avons reçu de nombreux courriers de clubs qui se disent membres de la Femafoot au sujet des prochaines élections des dirigeants de la Femafoot. Ils s’inquiètent de la tenue desdites élections dans les temps et selon les délais statutaires. Comme toutes les associations de foot, la Femafoot se doit d’organiser des élections au terme du mandat de ses dirigeants, et selon nos informations, elles devraient se tenir en juillet. Il est important également que les délais statutaires soient observés (exemple : délai pour la convocation de l’Assemblée Générale). Dans ces circonstances, nous vous saurions gré de bien vouloir nous faire parvenir un rapport relatif au processus électoral dans les plus brefs délais…»
A la lecture du courrier de la Fifa, le verdict sur le renouvellement du C.E de la Femafoot est tombé. Les doléances du Collectif du 11 juillet ont été prises en compte et largement satisfaites. La Femafoot est rappelée à l’ordre sur le respect du terme du mandat de ses dirigeants qui est impératif. La Femafoot est même sommée d’envoyer à la Fifa un rapport relatif au processus électoral dans les plus brefs délais. L’esprit de la lettre de la Fifa est donc sans équivoque. Elle sous-entend qu’au delà du terme du mandat du C.E de la Femafoot (11 juillet 2013), la Fifa ne reconnaîtra plus l’instance dirigeante du football malien présidée par Hammadoun Kolado Cissé élue le 12 juillet 2009.
La balle est désormais dans le cas du Collectif du 11 juillet et de ses alliés. Ceux-ci ont toutes les cartes en main et les pouvoirs statutaires pour convoquer et organiser une A.G Extraordinaire tout en engageant le processus électoral avec appel à candidature pour l’élection d’un nouveau C.E de la Femafoot.
Baba Cissouma
Source: Match