Attendu depuis des mois, le procès du capitaine bombardé général Amadou Haya Sanogo et de plusieurs autres membres de l’ex-junte pourrait se tenir prochainement. “Peut-être en juin”, estime une source judiciaire proche du dossier. Selon la même source, l’instruction menée par le juge Yaya Karembé est close.
Les faits remontent à 2012. Quelques jours après le putsch des hommes de Kati, un contre-coup d’État mené par les bérets rouges fidèles à l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT) avait été déjoué dans le sang. Plusieurs des participants à l’opération avaient été exécutés au cours des jours suivants et enterrés dans le plus grand secret, à la nuit tombée, dans une fosse commune.
Le juge d’instruction Yaya Karembé a été chargé d’enquêter et d’instruire l’affaire. En juillet, il a bouclé le dossier et l’a transmis au procureur. Selon une source proche du dossier, le procès pourrait donc se tenir dans les mois qui viennent, probablement en juin.
Selon la même source, les diplomates accrédités à Bamako suivent de près le dossier.
Ces mêmes sources avancent que le 9 décembre 2014, le procureur général près la cour d’appel de Bamako, Daniel Tessougué, a reçu la visite inattendue de l’ambassadeur d’un pays européen qui souhaitait s’assurer que le dossier ne serait pas enterré. Et que le « remarquable travail » (ce sont ses termes) de Karembé ne tomberait pas dans l’oubli.
Sur le même dossier, on apprend de sources concordantes que l’assassinat des 21 commando-paras a été attribué au sergent Seyba Diarra contre qui tous les témoins à charge auraient fait des dépositions défavorables pendant que l’ex-chef de la junte, le capitaine bombardé général Amadou Haya Sanogo, aurait été peu cité dans cette sombre affaire qui a précipité la chute des auteurs du coup d’Etat du 22 mars 2012 juste après l’avènement du président élu. En tout cas, des informations qui sont à confirmer aux audiences qui seront consacrées au dossier d’ici peu de temps. En attendant, le meneur de l’ex-junte en prison à Manantali, devra faire face à d’autres accusations, notamment celles liées aux crimes commis pendant la mutinerie de septembre 2013 et éventuellement ses crimes économiques.
Rassemblés par R. Diakité
Source:Le Débat