Mettre en examen la compagnie aérienne, c’est bien. Mais cela ne suffit pas à faire éclater la vérité. Tel est le message délivré, ce mercredi 5 février lors d’une conférence de presse à Paris, par les familles des victimes de la catastrophe aérienne du 30 juin 2009. Un Airbus A310 de la Yemenia s’était abîmé en mer au large de Moroni, aux Comores, tuant 152 personnes, essentiellement des Franco-Comoriens.
Quatre ans et demi après la catastrophe, l’émotion est toujours aussi vive. En attestent les larmes d’un homme qui a perdu six membres de sa famille, ou le témoignage tout en retenue de la seule survivante du drame, Bahia, aujourd’hui âgée de 17 ans.
« J’essaie de ne pas trop y penser, confie-t-elle. Je me dis que c’est un mauvais cauchemar et que ça ne s’est pas vraiment passé. »
Mais pour elle comme pour tous, une même volonté domine : « Oui, j’aimerais bien savoir ce qu’il s’est passé », avoue Bahia.
Sur le chemin de la vérité se trouve la compagnie Yemenia. A plusieurs reprises, la justice française lui a demandé des documents sur la formation des pilotes et l’entretien de l’avion qui s’est abîmé. Sans jamais les obtenir.
Pour les familles des victimes, cette obstruction n’a que trop longtemps duré. Elles en appellent désormais aux ministres français des Transports, de la Justice et des Affaires étrangères pour obtenir ces informations.
Ibrahim Mogni a perdu trois membres de sa famille dans le crash. Il explique : « Il faut qu’ils fassent un effort pour exercer à leur niveau les différentes pressions qu’ils peuvent mettre en action pour faire en sorte que la procédure puisse avancer, tout simplement. »
Des pressions qui vont des échanges diplomatiques à l’interdiction de Yemenia Airways sur le territoire européen. La semaine dernière, la compagnie Yemenia Airways a été mise en examen. Une bonne nouvelle en attendant mieux.
Source: RFI
