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Craintes de représailles chez les réfugiés du Nord-Mali

Nouakchott — Deux ans après la libération des villes du Nord-Mali qui vivaient sous le contrôle des groupes terroristes, plus de cent mille réfugiés vivent encore en-dehors du pays. Nombre de ces réfugiés se trouvent en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso, indiquent les Nations unies.

Camp refugie maliens hcr nord mali

Selon le romancier et journaliste touareg Intagrist El Ansari, ces réfugiés sont incapables de rentrer et de reprendre possession de leurs maisons et de leurs biens en raison des mauvaises “conditions de sécurité”.

“Les groupes terroristes assassinent, massacrent et enlèvent de nombreux citoyens de la région, les accusant d’être des espions pour le compte des armées malienne, mauritanienne ou française ou de collaborer avec les forces internationales qui se trouvent dans la région pour assurer la sécurité”, ajoute-t-il.

Les Maliens réfugiés dans les pays voisins fondent de grands espoirs sur le résultat des négociations en cours sous l’égide de l’Algérie, souligne El Ansari.

“Lorsqu’un accord final sera conclu qui ordonnera le désarmement des factions, garantira des conditions économiques adéquates pour les citoyens, et facilitera l’intégration, alors les réfugiés se hâteront de rentrer dans leurs foyers pour retrouver ce qu’il reste de leurs biens.”

“Les conditions ne sont absolument pas réunies pour permettre le retour des réfugiés dans le Nord-Mali”, reconnaît Mohamed “Momo” Ag Malha, coordinateur des réfugiés de l’Azaouad dans le camp de M’bera, dans l’est de la Mauritanie.

“Au niveau politique, les groupes locaux connaissent des tensions internes, qui laissent planer le risque de luttes intestines ; au niveau économique, la situation se détériore ; et au niveau de la sécurité, des craintes subsistent quant au fait que l’armée malienne ne cherche à se venger sur la population”, explique-t-il à Magharebia.

Ce coordinateur des réfugiés parle également des craintes de représailles par les groupes terroristes contre les habitants de la région.

“La région abrite encore des terroristes qui mènent des actes criminels contre les habitants arabes et touaregs, qu’ils accusent de travailler pour leurs ennemis. Cela effraie les habitants”, ajoute-t-il.

Les conditions ne sont pas réunies pour un retour des réfugiés, confirme Mohamed Ali Ag El Mubarak, ancien gouverneur administratif du village malien de Gundam et actuel résident dans le camp de M’bera.

“Nous vivons dans la peur, non seulement de l’armée malienne et des habitants qui lui sont fidèles, mais aussi d’al-Qaida”, explique-t-il.

Un sentiment que l’on retrouve chez les imams locaux.

“Les craintes pour la sécurité persistent”, indique Daoud Ag Mohamed, l’imam de la mosquée de Balfrandi de Tombouctou. “Nous voulons être assurés que tout retournera à la normale”, ajoute-t-il.

Dans les camps de réfugiés à l’étranger, certaines personnes déplacées du Nord-Mali entament une nouvelle vie.

C’est ainsi que le blogueur et compositeur de musique Mohamed Ag Ahmedu a décidé de monter un groupe de musiciens avec d’autres réfugiés. Il a déjà donné plusieurs concerts à Nouakchott et à Dakar.

Source: Washington DC

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