Depuis 7 heures du matin, les rues, les bords de routes, dans les SOTRAMA (Société de transport malien), on apercevait des enfants portant des sacs dans le dos ; d’autres encore, les mains remplies de fournitures scolaires. Les plus grands discutent joyeusement, contents de se retrouver ; pendant que des plus petits pleurent alors qu’ils sont traînés par des adultes. C’est leur premier jour à l’école.
Au Mali, la rentrée scolaire 2020-2021 a eu lieu ce lundi. Si la rentrée scolaire de l’année dernière avait été marquée par la grève des enseignants, celle de cette année est plutôt sous menace pandémique.
Les dispositions édictées
Dans une lettre du 18 janvier dernier, adressée aux responsables des différentes Académies d’enseignement du pays, le ministre en charge de l’Éducation nationale a édicté plusieurs mesures pour une bonne rentrée scolaire. Parmi ces dispositions, on note l’exécution de cours sur la Covid-19, la distanciation physique ainsi que le port des masques aussi bien par les élèves que par les enseignants.
Durant ce premier jour de la rentrée des classes, les établissements sont confrontés à des difficultés relatives à la mise en œuvre des mesures édictées par les autorités politiques. Néanmoins, Karamoko Dembélé, proviseur du lycée public de Kalaban-Coro, confirme : « On a reçu suffisamment de masques, de kits et on les a installées ».
Ce lycée public, le seul dans la zone, a pris plusieurs dispositions pour une rentrée scolaire sécurisée. Les classes aussi bien que la cour ont été bien nettoyées. Depuis à l’entrée de l’établissement, un kit de lavage des mains ainsi que des gels hydroalcooliques ont été installés. Les dispositifs sanitaires relatifs à la Covid-19 sont pris au sérieux dans ce lycée.
Difficile application de la distanciation physique
S’agissant du respect de la distanciation physique, le lycée public de Kalaban-Coro a opté pour « un système de rotation » afin d’éviter d’avoir plusieurs élèves à la fois dans une salle de classe. Toutefois, M. Dembélé signale l’application difficile de cette mesure. Un point de vue que partage Mamadou Sanogo, directeur du second cycle F du Groupe Scolaire Mamadou Kounta de Kalaban-Coro, et également directeur coordinateur dudit établissement. Le respect de la distanciation ne peut qu’entraîner un problème d’enseignants. « La restriction des élèves dans les salles de classe n’est pas faisable, compte tenu du problème d’enseignant », a déclaré M. Sanogo.
Selon Niama Sangaré, directeur du niveau fondamental du Groupe scolaire Sonni Ali Ber de Kalaban-Coro, la distanciation physique est bien possible. « On a dit qu’il faut un élève par table banc, donc 25 élèves par classe. Cela est possible », a-t-il déclaré. Toutefois, il reconnaît que son respect ne va pas sans difficulté, puisqu’il nécessite la création d’autres classes et par ricochet le recrutement d’autres enseignants. Ce qui entraîne également des dépenses supplémentaires pour ces établissements.
Dans les circonstances particulières, on ne peut qu’évoluer avec les moyens disponibles. « Nous allons mouiller les maillots pour que chaque élève ait un masque », a rassuré M. Sanogo de l’école Mamadou Kounta, pour montrer qu’à défaut de réussir à respecter la distanciation, ce port des masques sera leur cheval de bataille. Seulement, dans cette école fondamentale, une insuffisance de kits sanitaires est déplorée. Il s’agit d’un Groupe scolaire composé de 4 premiers cycles, de 3 seconds cycles et d’un Centre de Développement de la Petite Enfance (CDPE).
Le seul fait déplorable en cette première journée de la rentrée au lycée public de Kalaban-Coro, selon le proviseur, est l’absence totale des enseignants. Comme explication de cette absence, l’administration est restée dans des explications probabilistes.
Bakary Fomba
Source: Phileingora