Sous mandat de dépôt depuis 2012, 6 ans après, Monécata est jugé et condamné à 10 ans fermes pour les infractions d’association de malfaiteurs, de vol à main armée et d’assassinat.
C’était courant 2011-2012, la population de Kalaban-coro avait été victime de braquages, de vols à main armée et d’assassinat. Une enquête a été ouverte et certains informateurs ont indiqué Monécata et son frère d’être les auteurs de ces crimes, selon le procès verbal de la brigade de la gendarmerie de Kalaban-coro.
Sur les mêmes indications, Monécata et son frère ont été appréhendés dans une cafétéria indiquée. Lors de leur arrestation, l’un des frères est décédé suite au lynchage de la population, a avancé le PV. C’est ainsi que l’accusé avait reconnu tous les faits à la gendarmerie suite à son interrogation.
Par contre, Monécata qui s’est inscrit en faux contre toutes ces allégations depuis les instructions, a soutenu avoir été torturé à mort par les agents de la gendarmerie dans la grande cour de Faladjè. Il a avancé que c’est suite à ces tortures de plusieurs heures, que son frère ainé est décédé sous ses yeux.
« Pris par peur qu’on me tue moi aussi, j’ai été obligé de reconnaitre les faits et même de citer le nom d’un cousin dont le frère ainé est un haut gradé de l’armée pour bénéficier de l’aide de ce dernier », a dit l’accusé à la barre. Il a aussi montré plusieurs cicatrices, qui selon lui, sont dues aux tortures musclées de la gendarmerie. « J’ai juste été acheté du café ce jour-là pour ma femme. Deux gendarmes en civil m’ont interpelé et je les ai suivis. Alerté par nos voisins, mon frère ainé est venu, quand il s’est présenté comme mon frère, ils l’ont appréhendé aussi. Ils nous ont conduits à la grande cour de Faladjè et c’est là-bas que le calvaire a commencé », a raconté Monécata.
Il ressort du procès verbal que les frères Monécata sont tous des anciens militaires, l’un béret rouge et l’autre de la Garde national. Ils ont été radiés à des époques différentes pour histoire de faux monnayage suite à des conseils de discipline. Au moment des perquisitions, environ 80 000 F CFA de faux billets ont été retrouvés avec le frère aîné qui est décédé au cours des enquêtes.
Oumou Fofana Koureichy Cissé (stagiaires)
Les echos