Les travaux de la deuxième session ordinaire de la Cour d’Assises, s’ouvriront, le lundi 1er juillet prochain, dans les locaux de la Cour d’Appel de Bamako. Le Menu préparé par le Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, Daniel Tessougué et son équipe est beaucoup alléchant. Au total, ce sont 74 dossiers brûlants, qui devraient être traités par les Magistrats de la Cour lors de cette deuxième session ordinaire de l’année 2013. Pour plus de détails sur cette nouvelle session de la Cour d’Assises, notre rédaction a approché, l’Avocat général près la Cour d’Appel de Bamako, Me Idrissa Arizo Maïga.
Pour cette nouvelle session ordinaire de la Cour d’Assises, la deuxième de l’année 2013, les Magistrats devraient se pencher sur 74 dossiers brûlants. Parmi ces affaires, des crimes d’atteintes aux mœurs : pédophilie, viol, attentat à la pudeur ; des crimes d’atteintes aux biens publics ; des crimes de sang : assassinats, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, meurtres ; des cas d’opposition à l’autorité légitime, homicide volontaire, séquestration, entre autres…
Pour ouvrir le bal de ces assises, nous avions retenu une affaire d’opposition à l’autorité légitime, homicide volontaire, séquestration, mort d’homme. Il faut souligner, qu’ayant été atteint d’une balle, le sieur Kally Konaté a laissé sa vie au cours de ces affrontements claniques. Cette affaire, faut-il le rappeler pourrait intéresser plus d’un.
Dans ce dossier, le Ministère public est opposé à Soungalo Doumbia et 28 autres, pour des faits évoqués ci-dessus.
En faisant le récit de ce dossier complexe de Dialakorodji, l’Avocat général près la Cour d’Appel de Bamako, Me Idrissa Arizo Maïga a tenu tout à donner une précision, qui porte sur la sélection des dossiers de tous les détenus en état d’être jugés au niveau du ressort juridique de la Cour d’Appel de Bamako. Aussi, dira-t-il, sur les 74 dossiers retenus pour cette deuxième session de la Cour d’Assises, 55 affaires concernent des détenus, tous ayant leurs dossiers concernés par la présente session d’assises.
Parlant du dossier de Soungalo Doumbia et 28 autres inculpés, il ressort que courant 2001, dans le cadre de l’exécution du programme de développement de sa commune adoptée par le conseil communal, le Maire topographique du territoire communal fut pris à partie par des gens mal intentionnés. Ils, s’agissant des sieurs : Abdoulaye Kéita, Mamadou dit Mamoudou Coulibaly, Oumar Guindo, Sidiki Diarra et Souleymane Soumano, avec à leur tête, le nommé Dramane Coulibaly dans le rôle de chef de village (qualité par ailleurs contestée par une grande partie des populations et certains conseillers municipaux) prenaient la résolution de s’opposer par tous les moyens ; afin d’empêcher le maire domanial de faire son travail.
Pour parvenir à leur objectif, ils organisèrent des meetings de sensibilisation chez Dramane Coulibaly à l’attention de ceux des habitants du village qui leur faisaient allégeance. Une donne, qui divisa les populations de la commune en général et Dialakorodji en particulier, en deux clivages de militants et de sympathisants, devenus des vrais ennemis prêts aux combats. Dans la commune, on avait l’impression d’avoir à faire une sorte de guérilla et l’atmosphère qui était très tendue entre les deux clans aboutira à des actes peu orthodoxes. Des maisons (13), des hangars (03) et trois motos ont été saccagés et incendiés.
Pire comme scénario, le malheureux Kally Konaré trouva la mort par balles, tandis que les sieurs : Makan Traoré, Abdoulaye Diarra, Seydou Niaré et Bogoba Kané s’en tiraient avec des blessures. Au regard de ces actes criminels, le maire a saisi les forces de l’ordre. Les gendarmes qui avaient fait le déplacement sur place, tout comme le Maire, eux, à leur tour furent agressés essuyant des jets de pierre de la foule qui était amassée devant la maison de Dramane Coulibaly (chef de la Jungle de Dialakorodji).
Pour se sauver, les agents des forces de l’ordre ont dû utiliser des gaz lacrymogènes, qui leur ont permis de disperser leurs agresseurs. Lors de la riposte menée par les gendarmes, certains furent appréhendés et conduits sur le champ au niveau de la brigade territoriale de Bamako. D’autres personnes mises en cause furent à leur tour interpellées.
Lors des interrogatoires qui suivirent, la quasi-totalité des inculpés niait les faits qui leur étaient reprochés. A la suite des interrogations, puisqu’étant pris en flagrant délit, ils ont tous été inculpés et mis à la disposition de la justice. Ce gros dossier sera traité lors de cette deuxième session ordinaire de la Cour d’Assises. Ce qui sous entend, que les sieurs Bakary Coulibaly (qui serait le propriétaire de l’arme qui a tué Kally Konaté), Seydou Niaré, Modibo Konaté, qui avaient soutenu lors de l’enquête que l’arme en question avait été aperçu avec Bakary Coulibaly, seront fixés sur leurs sorts dans quelques jours.
Il en est de même, pour les nommés : Ballé Coulibaly, Sidiki Diarra N°1, Sidiki Diarra N°2, Siaka Diarra, Fousseyni Diarra, Bouba Kané, Moussa Diarra, Oumar Diarra, Moussa, Issa Traoré, Bakary Touré, Yaya Yalcouyé, Souleymane Soumano, Mamadou Sacko, Sékou Sangaré, Dramane Coulibaly, Yaya Traoré, Lamine Magassa, Ousmane Coulibaly, Donégué dit Sala Coulibaly, Soungalo Doumbia, Hamidou Diarra et Bakary Traoré, tous ayant été confondus et ou, des charges suffisantes furent établies contre eux, devraient également connaître leurs sorts, à la faveur de cette deuxième session ordinaire de la Cour d’Assises.
Par Zhao Ahmed Amadou Bamba