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COUPE DU MONDE 2019 : AU JAPON, UNE LONGUE TRADITION DE RUGBY

La destination de cette 9e Coupe du monde n’a rien d’incongru. Le ballon ovale est présent dans l’empire du Soleil-levant depuis plus de 150 ans, porté avant tout par les équipes universitaires et les clubs des plus grandes entreprises.

 

«Ah bon, ils jouent au rugby au Japon ?» Combien de fois a-t-on entendu cette question depuis l’attribution de la Coupe du monde à l’archipel nippon ? Le genre de remarques qui fait bouillir Akimoto Hinato, le très actif promoteur du rugby japonais sur Twitter et via son site, incontournable, japonrugby.net. On y apprend que l’histoire ovale est plus ancienne au Japon qu’en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud ou en France

Premier club en 1866

«En décembre 1864, il y a des preuves attestant que les officiers britanniques y jouaient tous les après-midi, avec quelques civils», a assuré à l’AFP l’historien anglais Mike Galbraith. Certitude, le premier club de rugby voit le jour le 20 janvier 1866 à Yokohama, pas très loin du stade où se déroulera la finale de la Coupe du monde, le 2 novembre. Ce qui en fait l’un des dix plus vieux au monde. Un club, suivi de quelques autres, à l’époque uniquement composés de joueurs expatriés, des Britanniques en grande majorité. Il faut attendre 1899 pour le véritable lancement du rugby au Japon. Deux diplômés de Cambridge créent à l’université de Keio la première équipe universitaire. Pour un développement soutenu par la famille impériale dont de nombreux membres ont étudié au Royaume Uni.

Vingt ans plus tard, le pays compte ainsi plus de 1.500 clubs et 60.000 licenciés. Soit, à l’époque, plus que l’Irlande, l’Ecosse et le pays de Galles réunis ! S’en suivent la création de la fédération japonaise (JRFU) en 1926, puis de la sélection nationale, les «Cherry Blossoms», en 1930. Bien après l’Angleterre (1871), l’Afrique du Sud (1891), la Nouvelle-Zélande (1903) ou encore la France (1906). Mais la greffe a pris. Même la Seconde Guerre mondiale ne stoppe pas l’essor. Les plus grandes entreprises japonaises créent alors leurs équipes pour un championnat corporatif très populaire, remplissant des stades de 60.000 places. L’engouement culmine en 1989 avec l’exploit, à Tokyo, des rugbymen japonais qui battent l’Ecosse 28 à 24.Le «désastre de Bloemfontein»

Au début des années 90, le rugby, avec ses 200.000 licenciés, est ainsi plus populaire que le football au Japon. Avant la brutale chute. Avec trois déclencheurs. Le premier ? Le «désastre de Bloemfontein». Lors de la Coupe du monde 1995, le Japon encaisse un terrible 145-17 face à l’Afrique du Sud. Une déroute vécue comme une terrible humiliation par tout un pays. Le deuxième est plus structurel. Le rugby passe professionnel au mitan des années 90 mais la JRFU (comme son homologue argentine) refuse de suivre le mouvement et demeure amateur. Le troisième est la Coupe du monde 2002 de football. Chez eux, les Japonais atteignent les 8es de finale. Sans tarder, et pour la première fois dans l’histoire de ce pays, le football compte plus de licenciés que le rugby (tombé à 110.000). La catastrophique tournée en Europe en 2004 (défaites 100 à 8 en Ecosse puis 98 à 0 au pays de Galles) achève d’enterrer le rugby, désormais loin derrière le base-ball et le football.

Pour se relancer, le rugby nippon va alors chercher un entraîneur australien, intransigeant et exigeant : Eddie Jones. L’actuel sélectionneur de l’Angleterre débarque en 2012 et mène les «Brave Blossoms» (comme ils ont été renommés) au rachat avec, lors de la Coupe du monde 2015, une retentissante victoire face à l’Afrique du Sud (34-32). A l’aube de son entrée en lice dans «son» Mondial, le Japon pointe à la 10e place du classement World Rugby. Pas loin derrière la France. Où, en 2018, elle avait décroché un historique match nul (23-23).La Top League, première puissance mondiale devant le Top 14Pour susciter un véritable engouement, la sélection japonaise devra sortir d’une poule dense (Irlande, Ecosse, Samoa, Russie). Résultat d’autant plus impératif que la franchise de Tokyo, les Sunwolves, seule équipe japonaise du Super Rugby, va, faute de résultats, devoir quitter à l’issue de la saison 2020 (cinq ans après son intégration) cette compétition regroupant également des équipes d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud et d’Argentine.Un quart de finale des rugbymen nippons, en revanche, pourrait profiter par ricochet au championnat japonais, la Top League, devenue la première puissance mondiale – devant le Top 14 !-, sur le marché des transferts. Ainsi, à l’issue de cette Coupe du monde, une vingtaine de stars de l’hémisphère sud vont y débarquer : les All Blacks Kieran Read, Brodie Retallick, Sam Whitelock ; les Wallabies David Poccok, Will Genia, Bernard Foley ; les Springboks Malcom Marx, Duane Vermeulen, Jesse Kriel, pour ne citer qu’eux. De prestigieuses têtes d’affiche pour que le rugby redevienne un sport majeur dans l’Empire du Soleil-Levant.

Source: lefigaro

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