Porté disparu depuis le mois d’avril 2012, le commissaire de police Tidjane Coulibaly est désormais visible dans la capitale. Une réapparition qui coïncide avec l’arrestation et la mise sous mandat dépôt de ses détracteurs, à savoir, ceux du camp Siméon Keïta. Curieuse coïncidence !
Après avoir été, plusieurs fois, pris pour cible par les policiers proches de l’ex-junte (CNRDRE), le commissaire Tidjane Coulibaly avait décidé de garder le profil bas. Il avait littéralement disparu de la scène. Mort et enterré ? Secrètement détenu quelque part ? Les spéculations sont allées bon train et nulle ne sut, au moment des faits, où se trouvait véritablement le fugitif. Difficile, encore, aujourd’hui de savoir où il se terrait. Toujours est-il, qu’il a réapparu depuis maintenant quelques jours.
L’histoire aurait pu s’arrêter là n’eut été la coïncidence. En effet, M. Coulibaly sortait volontairement de l’ombre au moment même où ses contradicteurs y étaient conduits de force. En somme, M. Tidjane Coulibaly a été aperçu à la même période correspondant à l’arrestation et la mise sous mandat de dépôt de Siméon Keïta et Siriman Fané pour détention illégale d’armes, trouble à l’ordre publique, opposition à l’autorité légitime, etc. Simple coïncidence ?
Faut-il le rappeler ? Le commissaire Tidjane Coulibaly est considéré, jusqu’à la preuve du contraire, comme le véritable secrétaire Générale de la Section syndicale de la police (SPN) affiliée à l’UNTM. Il existe, dans les faits, un bicéphalisme syndical au niveau de la police et à l’origine de nombreux conflits entre les deux camps. Mais c’est bien le bureau de Tidjane Coulibaly qui est officiellement reconnu, et par la Centrale Syndicale (l’UNTM) et par devers, les organisations internationales syndicales; et par l’Etat du Mali.
Et même le bureau de Siméon Keïta, qui s’affiliait pourtant de manière circonstancielle à la CSTM (Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali), d’Amion Guindo éternel rivale de Siaka Diakité, se réclamait lui aussi de l’UNTM.
Mais suite au coup d’Etat de mars 2012 et aux événements d’avril de la même année (affaire des bérets-rouges) et au regard du rôle prépondérant joué par Siméon Keïta et ses hommes, ces derniers s’imposèrent comme la seule et unique SPN. Tidjane Coulibaly fut alors accusé par le camp Siméon Keïta d’avoir pris part à la « tentative de contrecoup d’Etat des bérets-rouges » contre le capitaine Sanogo.
Mais voilà qu’une année plus tard, l’on assiste à un véritable coup de théâtre: le bureau de Siméon Keïta est littéralement désintégré par les « bérets-verts du capitaine Sanogo » ; Et le fantôme Tidjane Coulibaly refait surface. Curieux !
B. Diarrassouba