Le coronavirus, puisqu’il faut l’appeler par son nom, sème chaque jour davantage la terreur dans le monde des humains ?
Ce mal qui endeuille la terre se propage, selon bien de commentaires, à la vitesse de la lumière ! Surtout, il reste un ennemi invisible. Il se manifeste par surprise désagréable et sans logique aucune, sans le moindre discernement. Il s’attaque à tout le monde, riches et pauvres, Blancs, Jaunes, comme Noirs. Le bilan des pertes en vie humaines est déjà macabre: 57000 décès. Peut-être, faut-il constater que ce sont les personnes âgées qui sont les plus vulnérables au regard des commentaires qui filtrent ça et là à travers les chiffres distillés avec amertume.
Les commentaires vont bon train quant à l’efficacité des mesures préventives adoptées ici comme ailleurs dans le monde. Dans les pays étrangers, le maître-mot prend forme chaque jour que Dieu fait. Il s’agit du confinement qui a toutes les chances de ralentir au mieux la propagation du Coronavirus (COVID-19). Là où il n’y a pas encore cette mesure, le lavage des mains à l’eau et au savon se pratique déjà dans bien de nos lieux publics comme les services de l’État, les banques, les marchés. Les autres mesures adoptées par nos services de santé sont à l’œuvre dans notre pays au recoupement des infos. Entre autres, il y a la distanciation entre les gens, le couvre-feu, la réduction des heures de travail, la fermeture des universités et de tous les autres établissements scolaires publics et privés.
Mais la mesure qui semble mieux soulager (si elle voyait le jour), c’est le soutien substantiel des ménages vivant dans la galère quotidienne. Ces ménagers représentent indiscutablement l’écrasante majorité des ménages au Mali. Les riches ont, comme d’habitude, les greniers toujours pleins de toutes sortes de denrées alimentaires. Coronavirus ou pas, qu’il pleuve ou qu’il fasse chaud, la bourgeoisie militaro- bureaucratique, compradore et maraboutique mangeront à assiettée, boiront à souhait.
Pendant ce temps, ce sont les travailleurs du Mali qui endurent dans leur chair et dans leur conscience les affres de la misère doublée des effets néfastes des mesures préventives contre la propagation du mal du siècle. En tout état de cause, le coronavirus sème de plus en plus la terreur dans les cœurs et dans les esprits au Mali comme partout ailleurs à travers le monde. La population malienne dans sa grande majorité vit au jour le jour. Les mesures préconisées ajoutent déjà gros à cette galère populaire.
Pour le moment, l’idée de confinement au Mali n’est pas une option des autorités. Mais d’ors et déjà, le vocabulaire fait son chemin, les heures de travail sont désormais confinées entre 7 heures 30 minutes et 14 heures. Les prières collectives poursuivent leur cours normal, certes avec le risque de plus en plus grand de voir lesdits rassemblements être des lieux privilégiés de propagation de la pandémie.
Sur le plan économique, à quel saint se vouer ?
L’Afrique, plongée dans son endémique précarité, se trouve à la croisée des chemins. Des initiatives sont déjà en cours d’examen du côté des Européens. Certains estiment nécessaire de remettre l’Afrique dans les griffes du FMI pour faire face au COVID-19.
Dans ce cas de figure, il convient de rappeler l’avertissement de Edgar Pisani en ces termes: «Afrique Une en charpie est une menace pour la paix du monde; une Afrique en construction est une promesse. Il est temps que le monde comprenne que son intérêt rejoint son devoir: il ne peut pas ne pas venir à la rescousse de l’Afrique.»
Certes, l’Afrique a besoin d’aide, mais pas celle du FMI au regard de notre histoire commune avec cette institution financière internationale qui, il faut le dire, ne nous a jamais permis de nous passer de l’aide.
Au contraire, le Fonds monétaire international (FMI) a plongé nos populations dans une crise économique ineffable. Aujourd’hui, il y a le risque majeur que les capitalistes se servent du COVID-19 pour soigner leur échec économique par le recours à l’exploitation encore éhontée du continent.
Comme pour dire que le COVID-19 est une opportunité pour les régimes économiques occidentaux de remédier leurs crises économique et financière sur le dos des contribuables africains. Mais Patrice Emery Lumumba nous a avertis en ces termes: «Le rêve actuel de l’Afrique, de toute l’Afrique, est de devenir un continent libre, indépendant, au même titre que tous les autres continents du monde car le créateur a voulu que tous les hommes et tous les peuples soient libres et égaux.»
Il reste à savoir si coronavirus sera la concrétisation de ce rêve. La seule certitude reste que le chat ne saurait œuvrer pour l’égalité avec la souris, tout comme l’exploiteur ne saurait aider l’exploité à se libérer du joug de l’exploiteur. Coronavirus risque à court ou long terme d’ouvrir d’autres voies à l’oppression et à l’exploitation capitalistes qui ratatineront davantage nos économies africaines déjà suffisamment éprouvées.
Tout compte fait, si l’Afrique et donc avant tout le Mali, veut sortir de l’engrenage dans lequel COVID-19 l’a plongé, il est indispensable que l’on se tourne vers nos vrais amis que sont les Chinois, les Russes, les Cubains et tout les pays qui luttent contre l’oppression et l’exploitation capitalistes.
Si nous ne nous détournons pas des pays spoliateurs comme les USA, la France et la Grande Bretagne, les peuples continueront à souffrir les affres du COVID-19. Nous pouvons dire avec juste raison à ce niveau et avec certitude que la nation chinoise est une nation battante et dévouée à la cause des peuples d’Afrique et donc du Mali.
Vivement la coopération très étroite avec la nation chinoise !
La victoire contre coronavirus est à ce seul prix !
Fodé KEITA
Inter De Bamako