Depuis le début de l’épidémie de pneumonie virale, le bilan du coronavirus s’élève à plus de 1 500 morts et plus de 66 000 cas de contamination enregistrés en Chine. Parmi les personnes infectées, de nombreux agents de santé, notamment en raison du manque de ressources médicales dans les hôpitaux.
Impossible de garder confidentielle plus longtemps cette triste réalité : dans les hôpitaux de Wuhan, de plus en plus de lits sont occupés par les médecins et infirmiers contaminés par leurs patients.
« À l’heure actuelle, les tâches des travailleurs médicaux sont extrêmement lourdes, les conditions de travail sont difficiles, les pressions psychologiques sont grandes et le risque d’infection est élevé », a reconnu le vice-ministre de la commission nationale de la Santé, Zheng Yixin, lors d’une conférence de presse vendredi soir.
Le Covid-19 a infecté plus de 1 700 blouses blanches, en majorité dans la province du Hubei (87%) et 6 sont décédées des suites de la pneumonie virale, dont Li Wenliang, un jeune ophtalmologue parmi les premiers à alerter sur l’épidémie. Sa disparition la semaine dernière a libéré la parole et depuis, les témoignages d’internes ont envahi les réseaux sociaux.
« L’étage où je suis soigné est essentiellement rempli de mes collègues, affirme une infirmière de l’hôpital central de Wuhan sur la plateforme Sina Weibo, ce sont principalement des chambres doubles ou triples, avec les noms et les numéros de lit de mes collègues clairement écrits en noir et blanc sur les portes ».
Épuisement du personnel soignant et manque de ressources médicales
Manque d’équipement de protections, système de santé débordé par l’ampleur de la catastrophe sanitaire, le personnel infecté représente un pourcentage important des malades dans certains établissements. À l’hôpital de Zhongnan, l’un des 61 établissements de la capitale du Hubei chargé de traiter les patients infectés par le coronavirus, 30% des personnes contaminées sont des agents de santé.
À l’hôpital n°7 de Wuhan, les deux tiers du personnel de soins intensifs ont été infectés en raison du manque de ressources médicales. C’est ce qu’a déclaré le directeur des soins intensifs à CNN.
À cela s’ajoute la charge de travail écrasante, l’épuisement des équipes sur le front de la maladie, et un moral au plus bas chez des personnels qui n’ont pas été informés au départ du degré de contagion excrément élevé du nouveau coronavirus, a expliqué Zhong Nanshan, le découvreur chinois du Sras.
La commission nationale de la Santé vient d’annoncer des compensations pour les proches des agents de santé décédés, une hausse des primes de risque pour les travailleurs en première ligne ainsi que de l’allocation santé pour celles et ceux que toute la Chine considère comme des héros.
Source: Rfi.fr