Les Maliens étaient appelés aux urnes ce dimanche pour élire leurs députés lors d’un deuxième tour de scrutin législatif maintenu malgré les violences djihadistes et le Covid-19.
Lavage de mains à l’extérieur et masques à l’intérieur. Malgré le coronavirus, le Mali était déterminé à mener à terme le deuxième tour des législatives ce dimanche.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a pris l’engagement que “t_outes les mesures sanitaires et sécuritaires requises (seront) rigoureusement appliquées_” dimanche.
Dans ce bureau de vote de la capitale, Bamako, électeurs et assesseurs semblaient avoir pris toutes leurs précautions. “Tous les dispositifs sont là, les masques, les gants, tout le matériel hygiénique est là, nous attendons les premiers électeurs pour commencer le vote“, expliquait Adama Diarra, président de ce bureau de vote.
Selon une mission d’observation électorale de la plateforme Synergie, “le personnel électoral portait des masques dans 87% des bureaux visités” dans le pays. Et des kits sanitaires auraient été placés dans “96,2% des centres et bureaux de vote“.
Les enjeux du scrutin
L’Organisation mondiale de la Santé a fait part de ses inquiétudes face à la propagation du virus en Afrique. Selon elle, le nombre de décès a augmenté de 60% en une semaine en Afrique.
De son côté, le Mali recense officiellement 13 morts liés au coronavirus. Mais malgré la menace que fait planer la pandémie, le premier ministre malien Boubou Cissé a défendu le maintien des élections.
“Ce sont des élections pour lesquelles nous avons souhaité tous participer, l’ensemble de la classe politique à l’unanimité, pour justement stabiliser la démocratie dans notre pays et surtout faire en sorte que les institutions puissent continuer à fonctionner et qu’il n’y ait pas une crise politico-institutionelle“, a-t-il déclaré ce dimanche.
Le renouvellement du Parlement élu en 2013 permettrait en effet de faire avancer l’application de l’accord de paix d’Alger. Signé en 2015 entre les groupes armés indépendantistes et Bamako, il prévoit une réforme constitutionnelle et plus de décentralisation.
Violences djihadistes
Un scrutin crucial pour l’avenir du Mali qui fait face à une double menace : sanitaire donc, mais aussi sécuritaire. Le premier tour du 29 mars a été marqué par des enlèvements de présidents de bureau, et par le vol et la destruction d’urnes.
Quelques jours plus tôt, le chef de file de l’opposition avait été kidnappé. Et les soupçons pèsent sur le groupe djihadiste.
Les attaques contre les soldats et les civils alternent avec les explosions de mines artisanales, les morts se comptent par milliers et les déplacés par centaines de milliers. Vingt-cinq militaires, selon le gouvernement, ont été tués entre les deux tours dans une opération revendiquée par un groupe affilié à Al-Qaïda.
Source : euronews