Selon le journal allemand Die Welt, le président américain a essayé d’attirer à coups de millions de dollars des scientifiques allemands travaillant sur ce potentiel vaccin. La solidarité internationale contre le coronavirus semble encore perfectible.
Le gouvernement d’Angela Merkel a accusé dimanche soir les Etats-Unis de Donald Trump d’avoir tenté de s’approprier un projet de vaccin contre le coronavirus développé par un laboratoire allemand.
Deux ministres allemands ont confirmé la véracité des informations publiées le même jour par le quotidien allemand Die Welt. Le sujet doit être abordé lundi par le « comité de crise » du gouvernement chargé de piloter la lutte contre l’épidémie de coronavirus, qui a touché à ce jour en Allemagne près de 5000 personnes et fait 12 morts.
« Le gouvernement allemand est très intéressé à ce que le développement de vaccins et de substances actives contre le nouveau coronavirus soit effectué en Allemagne et en Europe », a confirmé un porte-parole du ministère de la Santé à die Welt.
Trump voudrait l’exclusivité
Au centre du bras de fer, on retrouve le laboratoire allemand CureVac, situé à Tübingen dans le sud-ouest du pays. Il est un de ceux dans le monde qui travaillent sur un vaccin contre le Covid-19, en bénéficiant de subventions du gouvernement allemand. Il affirme être « à quelques mois » de pouvoir présenter un projet pour validation clinique.
Mais selon le journal allemand, le président américain, Donald Trump, essaie d’attirer à coups de millions de dollars des scientifiques allemands travaillant sur ce potentiel vaccin ou d’en obtenir l’exclusivité pour son pays en investissant dans l’entreprise. Ce vaccin serait alors « seulement pour les Etats-Unis », a affirmé au journal une source proche du gouvernement allemand.
Un représentant gouvernemental américain, interrogé dimanche par l’AFP, a estimé que cette affaire était « grandement exagérée ». Parlant sous couvert de l’anonymat, il a indiqué que Washington avait parlé à plus de 25 laboratoires pharmaceutiques et assuré que « toute solution qui viendrait à être trouvée serait partagée avec le reste du monde ».
Une rivalité mais pas d’« offre d’achat », selon l’entreprise
Seulement, le départ surprise du PDG de la société CureVac la semaine dernière sème la confusion. Cet homme avait été personnellement invité par le président américain le 3 mars à la Maison Blanche pour discuter d’ « un développement rapide d’un vaccin contre le coronavirus », selon un communiqué de ce laboratoire. La résistance semble s’être organisée côté allemand, et notamment au sein de l’entreprise concernée, face aux velléités américaines.
Le parisien