En ces temps de confinement, ces jeunes migrants ont du mal à savoir où trouver de l’aide. Et voient leur statut administratif bloqué.
Difficile de les ranger dans une catégorie. Ni vraiment migrants, ni totalement SDF. Eux, ce sont les “mineurs isolés”, ces jeunes hommes, venus principalement du Mali, de la Guinée ou de Côte d’Ivoire, plus rarement du Bangladesh ou du Maroc, en quête d’un avenir meilleur en France. Ils sont arrivés parfois très jeunes, plus fréquemment entre 16 et 18 ans. Tous aspirent à être reconnus comme mineurs et pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Pour eux, en effet, ce n’est pas le droit de l’immigration qui s’applique, mais celui des mineurs, au nom de la nécessaire protection des plus fragiles. Mais, en ces temps de confinement, ce statut particulier les place dans une situation d’isolement préoccupante. Ils ne peuvent prétendre aux gymnases ouverts pour les migrants, ni aux hôtels réservés aux sans-abri, puisqu’ils ne sont pas majeurs. Et ils voient avec désarroi leurs démarches administratives bloquées pendant de longues semaines pour cause de quasi-mise à l’arrêt de la justice.