Plus d’un an après le début de la pandémie dans notre pays, la situation cumulée est de 11 844 cas positifs, 404 décès et 7 143 patients sont guéris, à la date du 11 avril 2021.
Alors que l’élargissement des opérations de la campagne de vaccination suscite beaucoup d’espoir, avec au moins 29% des tests effectués positifs, la vague de contamination a pris l’ascenseur avec pas moins de 1400 cas sur la dernière semaine.
Cette montée fulgurante des cas, selon beaucoup d’observateurs rappellent le relâchement du respect des mesures édictées contre la propagation du virus. Et, la sensibilisation se trouve butée au scepticisme de beaucoup, qui argue que les chiffres de ces dernières semaines, sont des inventions du gouvernement pour obliger les maliens à se faire vacciner.
Le conseil extraordinaire qui a réuni autour du Président de la Transition, les membres du Comité Scientifique et le Ministère de la Santé et du Développement social, a indiqué que l’évolution de la pandémie au cours des trois dernières semaines interpelle plus d’un. Pour freiner la chaîne de contamination, le renforcement des mesures existantes et de nouvelles mesures ont été à l’ordre du jour du Conseil Supérieur de Défense.
Ce conseil, en réchauffant des solutions passées et dépassées, se fourvoie dans la lutte qu’il n’est pas près de gagner contre la pandémie. A quelques jours du début du ramadan, avec son corolaire de prière collective, ce conseil de défense ne pipe pas mot de la situation dans les lieux de cultes. Aucune indication spécifique n’est faite pour cette période cruciale. De plus, en annulant sans crier gare, les manifestations culturelles, l’Etat du Mali plonge dans la précarité des acteurs culturels qui ont programmé une série d’évènements nationaux et internationaux durant ce dernier week-end avant le début du ramadan. Sachant que depuis le début de la crise, ces acteurs n’ont rien reçu de l’Etat, en dehors du mépris et des annonces fallacieuses, il faut croire que le secteur n’est qu’un figurant dans l’attelage de la transition. Ces annulations de dernière minute engendrent des pertes qu’aucune structure de l’Etat ne prendra la peine d’évaluer, à plus forte raison de dédommager.
La fuite en avant du gouvernement face au danger de la Covid 19 mais aussi à ses conséquences économiques prouve à suffisance, que ce pays n’a pas encore les dirigeants qu’il mérite.
Seydou K. KONE