La Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali (CAFO) a animé le lundi 5 mars un point de presse à son siège pour éclairer l’opinion publique sur sa prise de fonction légale ainsi que sa position par rapport à l’organisation cette année des festivités du 8 Mars. La principale conférencière était la présidente de la CAFO, Mme Dembélé Oulématou Sow en présence de la présidente des femmes du mouvement armé de la plateforme, Mme Maiga Adé Maiga et des autres membres du bureau.
Ce jour, les membres légitimes du bureau de la CAFO ont frôlé le pire. Ayant appris la tenue de ce point de presse, la tendance des femmes proches de l’actuelle ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a mobilisé des badauds pilotés par des femmes de rue pour venir semer le désordre et empêcher la CAFO de mener son activité. Mais c’était sans compter sur la sagesse de Mme Dembélé Oulématou Sow, qui a invité ses militants à la retenue face à cette énième provocation dangereuse. Du coup, ce point de presse s’est tenu sous un vacarme assourdissant. Car les perturbatrices n’ont pas cessé de crier en tapant avec des cailloux, des vieilles tasses et les portes et fenêtres des bureaux du siège de la Cafo.
A l’entame de son intervention Mme Dembélé Oulématou Sow a rappelé que depuis 1998, la CAFO est dirigée par Oumou Touré, soit 20 ans de gestion personnelle, comme s’il s’agissait d’une propriété privée. C’est pourquoi, selon elle, aujourd’hui les femmes ont réclamé le changement.
« On est parti au tribunal de la commune III, on a gagné le procès, l’assemblée générale extraordinaire de la CAFO a été reconnue par la justice du Mali, nous sommes le bureau élu » a déclaré la présidente Oulématou. L’occasion pour elle de rappeler que la CAFO est née de la démocratie, qu’elle est un joyau démocratique et par conséquent, elle doit être la 1ère organisation a observé le principe démocratique et la bonne gouvernance. Et de poursuivre : « On veut travailler mais vous voyez le vacarme. Elles nous empêchent de travailler, aujourd’hui les femmes veulent le changement pour que ce principe démocratique soit l’alternance et la participation soit de mise ».
Selon elle, les membres du nouveau bureau de la CAFO veulent appliquer le principe démocratique, elle a demandé aux plus hautes autorités de prendre leur responsabilité de respecter et d’assurer l’application du verdict qui a été dit. Mais malheureusement, cela n’est pas encore le cas, à cause de Oumou Touré. Pour preuve, selon elle, dans le cadre des festivités du 8 Mars en tant que principale organisation faitière des femmes, la CAFO n’a pas été invitée. Une première dans l’histoire du Mali. « On n’a pas été convié à cette organisation qui était la plus inclusive. Les membres de la CAFO ont travaillé dans les communes mais en tant que structures faitières locales »a-t-elle précisé. Cela pour dire que le bureau élu de la CAFO n’a pas été impliqué à l’organisation du 8 Mars, qui reste la fête des femmes. D’où l’occasion pour elle de lancer un nouvel appel aux plus hautes autorités, afin qu’elles prennent leur responsabilité pour permettre au nouveau bureau de la CAFO de travailler convenablement en toute sécurité.
L’indifférence des hautes autorités devant la division des femmes !
« Nous voulions partir faire un sit-in au niveau du Tribunal pour demander au Procureur de la République de nous dire si nous sommes oui ou non un bureau légitimement reconnu, car nous sommes fatigués » a déclaré Mme Dembélé Oulématou Sow. Par la suite, la présidente de la Cafo, a indiqué qu’elle a adressé une lettre au président de la République afin de demander une audience auprès de lui au nom du bureau légitime de la CAFO. Mais malheureusement, cette requête est restée sans suite de la part de la Première Institution du pays.
Pour sa part la présidente des femmes du mouvement armé de la plateforme, dans un cri de cœur, dira que ce pays est mal gouverné, le Mali n’a pas besoin de cela qu’il faut l’union de toutes les femmes.
« Cela fait deux mois que ce scénario se produit à la CAFO et on n’arrive pas à y mettre fin. Il est temps de mettre fin à tout cela » a suggéré Mme Maiga Adé Maïga, tout en affirmant que tant que les femmes sont divisées il n’y aura pas de paix au Mali. Donc, qu’il est temps de faire apaiser cette situation, car, selon elle, les femmes sont faites pour apaiser des tensions et non pour allumer le feu. D’où sa désapprobation devant le fait que certaines femmes veulent s’approprier cette organisation comme un bien familial et son appel à l’alternance.
Par Fatoumata COULIBALY
Par Le Sursaut