Le Conseil National de Transition a tenu sa dernière séance plénière de la session ordinaire d’avril 2024 ce jeudi 4 Juillet au cours de laquelle ses membres ont adopté par 130 voix pour, zéro contre et zéro abstention, le projet de loi autorisant la ratification de l’accord sur la coopération militaire et technique, signé à Moscou, le 25 mars 2003, entre le Gouvernement de la République du Mali et le gouvernement de la Fédération de Russie. Profitant de cette plénière, la Commission a recommandé au gouvernement de la transition de négocier un accord de défense avec la Russie. Avant de formuler la même demande à l’Alliance des Etats du Sahel.
Un autre pas dans la coopération entre le Mali et la Russie. En effet, l’organe législatif de la transition vient d’autoriser la ratification d’un accord sur la coopération militaire et technique entre les deux pays.
Ce projet de loi, initié par le ministre de la Défense et des anciens combattants, a été adopté par le Conseil des ministres, en sa séance du 20 juin 2024, rappelle la Commission Défense.
Il précise que notre pays entretient depuis les premières heures de son indépendance, de bonnes relations d’amitié et de coopération avec la Fédération de Russie, Ex URSS. Les relations qui ont évolué au fil des ans connaissent de nos jours un renforcement de coopération bilatérale à travers la nouvelle dynamique insufflée par les nouvelles Autorités de la Transition.
C’est dans ce cadre que l’Ambassade de la Fédération de Russie a saisi le Ministère en charge des Affaires étrangères en vue de la ratification de l’accord militaire signé entre le Mali et la Russie pour permettre l’entrée en vigueur dudit accord.
Cet accord s’articule autour de l’exploitation, la réparation et la modernisation des armements et des matériels de guerre livrés, ainsi que l’octroi d’autres services à caractère militaire et technique ; de la formation des spécialistes pour la réalisation des programmes communs dans le domaine de la coopération militaire et technique ; de la formation des spécialistes militaires dans les écoles russes appropriés en tenant compte des besoins et des potentialités des parties.
Après analyse et examen approfondis du présent projet de loi, la commission de la Défense nationale, de la sécurité et de la protection civile recommande fortement au Gouvernement de: maintenir la dynamique d’autonomisation de notre outil de défense ; d’aller plus loin en négociant avec la Fédération de Russie un accord de défense. De même, elle propose à l’Alliance des Etat du Sahel (AES) de négocier avec la Fédération de Russie un accord de défense.
L’industrialisation de l’outil de défense du pays en marche
Lors de cette plénière le ministre de la Défense, Sadio CAMARA, répondant à des préoccupations des membres du CNT a rassuré le respect des principes de la gestion du fonds publics quant à la mise en œuvre de la loi d’orientation et de programmation militaire.
« Les dépenses que nous effectuons au niveau du ministère de la défense sont justifiés et il y a les documents qui attestent ces dépenses-là. Je peux vous assurer aussi que présentement tous les contrats d’armes que nous passons, ce sont des contrats que nous traitons directement avec les pays, il y a pas de intermédiaires », a affirmé le ministre de la Défense.
Selon lui, c’est en toute liberté que le pays choisit ses partenaires suivant la vision du Chef suprême des Armées, chef de l’Etat, président de la transition, le colonel Assimi GOÏTA, à savoir le respect des trois principes qui guident l’action publique.
En effet, il a expliqué que la Russie n’est pas le seul partenaire avec lequel notre pays collabore dans le cadre du transfert de compétences qui est, selon lui, l’une des priorités du ministère de la défense. En guise d’exemple, il a avancé que présentement les stagiaires envoyés notamment en Russie font des études d’ingénieur de 6 à 7 ans.
Ensuite, il a annoncé l’industrialisation de notre outil de défense qui a déjà commencé.
« Nous avons un projet… Je peux même dire que c’est presque finalisé. Sous peu nous allons commencer à produire les munitions ici au Mali. Sous peu aussi, nous allons commencer à faire l’assemblage de certains véhicules, notamment des véhicules blindés », a déclaré l’officier malien.
PAR SIKOU BAH