Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Coopération décentralisée : BORDEAUX ET DES COMMUNES MALIENNES TRAVAILLENT A LA GESTION POST-CRISE

Le maire du District de Bamako, Adama Sangaré, a conduit la semaine dernière une délégation de 25 élus municipaux et responsables techniques à Bordeaux. Les élus ont pris part, dans la ville française, à un séminaire dit de « co-construction » pour l’élaboration d’un programme d’action en appui au Programme de la relance durable du Mali. Ce séminaire est une proposition des collectivités locales maliennes, et s’inscrit dans le cadre de la coopération décentralisée entre Bordeaux et Bamako.

adama sangare maire district bamako mali
L’extension de cette collaboration à d’autres localités s’explique par le fait de la crise multisectorielle et profonde qui a frappé toutes les échelles territoriales de notre pays. Cette proposition des collectivités maliennes concernées s’appuie sur un certain nombre de constats liés aux difficultés actuelles de développement. Il s’agit d’abord du fait qu’on ne peut plus diriger les affaires locales de la même façon qu’avant la crise. Plus que jamais, il existe un besoin criard d’État pour gérer l’après-crise. Les élus locaux sont la brique de base de la reconstruction et de la réconciliation au Mali. Autre constat : la coopération française représente un levier fort pour peser auprès des instances nationales et internationales.
L’objectif final du séminaire était de favoriser un dialogue entre les élus locaux en tant qu’acteurs majeurs de la reconstruction et de réconciliation au Mali. Au cours des travaux, un débat fructueux s’est engagé entre les élus des deux pays à partir des réalités et pratiques locales post-crise. Ce qui a permis de faire le diagnostic de la situation et de déterminer les attentes des élus locaux du Mali.
Le diagnostic de la crise multisectorielle à toutes les échelles territoriales au Mali, a permis d’étaler son corollaire de conséquences comme la perte de confiance, d’autorité et de légitimité de l’État et de l’institution publique en général. Or, l’absence d’État contribue au développement parallèle de régulations et d’acteurs armés ou intégristes. D’où l’impératif de la décentralisation politique (et pas seulement administrative) et du transfert des ressources aux collectivités locales. La concomitance de plusieurs urgences (sécurité, réconciliation, économie, développement, élections prochaines) rend difficile la délivrance d’une action publique locale effective et de qualité
Les échanges ont fait ressortir l’existence d’une coopération décentralisée qui a permis de répondre à l’urgence des territoires pendant la crise en pesant auprès du ministère des Affaires étrangères et des partenaires internationaux. Le futur programme doit s’appuyer sur la chaîne de solidarité qui s’est déjà mise en place entre les communes du sud et du nord du pays.
A partir de ce diagnostic, les attentes et besoins visent, entre autres, à valoriser et renforcer le capital d’expériences et de compétences des collectivités et élus, à promouvoir un dialogue inclusif, inter et intra-communautaire entre élus, à faire entendre d’une voix collective les élus auprès de l’État et des partenaires internationaux. Il est vital aussi de relancer l’économie locale pour une réponse à la jeunesse et une riposte au banditisme, au narcotrafic,* et d’assurer un suivi des engagements de l’État et des partenaires internationaux.
Evoquant les défis du développement des communes du Mali, Adama Sangaré a pointé du doigt les problèmes liés à l’assainissement, la mobilité urbaine, l’accès à l’eau potable, à l’électricité et l’aménagement du territoire. A tout cela s’ajoute l’épineuse question du manque de ressources financière et humaines qualifiées
Pour le maire du District, ce séminaire sur la « co-construction » était fort pertinent compte tenue de la multiplicité des problèmes au sortir d’une telle crise. Il a donc a invité les élus et responsables des services à s’impliquer dans la production collective qui doit nécessairement apporter à la ville de Bordeaux, des éléments d’appréciation dans la recherche des moyens de réalisation. Il a, au nom de ses collègues, exprimé sa reconnaissance à l’endroit de son homologue de Bordeaux, l’ancien Premier ministre Alain Juppé pour tout ce qu’il fait dans le cadre de la coopération Bamako et Bordeaux.
Lougaye ALMOULOUD

source : L Essor

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance