Quatre ans que l’Office de Coopération Internationale d’Angers (OCIA) n’avait pas envoyé des jeunes à Bamako, la capitale du Mali. La situation géopolitique s’étant nettement améliorée, tout au moins dans cette partie du territoire malien, les échanges entre les deux villes jumelles peuvent donc reprendre.
« Désormais les choses sont rentrées dans l’ordre et la situation est plus calme, tout au moins à Bamako », explique Nicolette Dauver, la présidente de l’OCIA, l’association de jumelage de la ville d’Angers. L’organisation, qui porte de nombreux projets, est donc satisfaite. Et tout particulièrement de pouvoir reprendre les chantiers de coopération jeunesse qui sont l’une de ses marques de fabrique.
« Lancés en 1997, ces chantiers sont organisés depuis 2001, alternativement entre les deux villes, sauf en 2012, année des événements au Mali », précise Nicolette Dauver. L’été dernier, la situation n’étant pas encore tout à fait stabilisée, c’est Angers qui accueillait de jeunes Maliens pour la rénovation des abris de jardins familiaux à la Roseraie. Désormais, le processus d’échange reprend donc son cours normal.
13 jeunes aux profils différents mais aux motivations semblables – « s’ouvrir au monde dans le respect des cultures et des traditions » -, partiront donc le 13 juillet prochain pour travailler à la rénovation de la mairie annexe de Niamakoro (commune VI du district de Bamako), à deux pas de l’aéroport. Ils en repartiront le 2 août.
Ce chantier qui comprendra un volet technique et un volet culturel, sera réalisé en collaboration avec l’AAA (Association des jeunes de Bamako), l’objectif étant de rapprocher les jeunes des deux pays. Les jeunes Angevins, qui contribuent à hauteur de 600€ (sur 1500€) au financement de leur séjour, seront hébergés à la Maison du partenariat, lieu bien connu de tous ceux qui ont eu l’occasion de se rendre dans la capitale malienne.
« Nous savons qu’à Bamako il n’y a plus de danger »
« Ce voyage est financé par de multiples acteurs (Région, Ville, structures privées), mais les jeunes dans le cadre de la préparation de ce séjour ont conduit plusieurs actions permettant de participer au financement », précise la présidente de l’OCIA.
Outre le chantier collectif qui se déroulera principalement le matin, en raison des fortes températures en journée, les jeunes Angevins pourront poursuivre des projets personnels, le plus souvent en petits groupes. Passionné de bois et de musique, Antoine, bac tout juste en poche, va s’intéresser à l’artisanat local et aux sculpteurs en particulier. D’autres, au fonctionnement des équipements sportifs, aux médias locaux, à l’agriculture ou encore à la santé, comme Charline, étudiante en psychologie. coopérateurs ne préfèrent pas y penser. « Nous savons qu’à Bamako, il n’y a plus de danger. Mais toutefois, on nous a conseillé de ne jamais sortir seuls dans certains quartiers ou en dehors de la ville. Ce sont surtout nos parents qui sont inquiets », expliquent les voyageurs dont la soif de découverte et de nouveaux horizons l’emporte sur tout le reste.
« S’il y avait le moindre risque à Bamako nous ne partirions pas », ajoute Nicolette Dauver. « Nous sommes déjà allés sur place depuis la fin du conflit dans cette région du Mali et nous avons l’assurance des autorités françaises. Et sur place, il y a déjà beaucoup de français ». Les jeunes angevins, visa en poche, embarquent dans quelques jours, accompagnés de plusieurs membres de l’association de jumelage.