Après l’épisode de la mairie, la commune rurale de Konsinka s’apprête à vivre une crise, si des dispositions ne sont pas rapidement prises. Et pour cause, un groupuscule de personnes, tous militants de l’URD, réfute catégoriquement le nouveau chef de village et décide d’introniser un autre chef ! Cette cérémonie d’intronisation, selon nos sources, est prévue pour le dimanche prochain à Kersignané, chef-lieu de ladite commune. Pour contrer toute velléité d’usurpation, une importante partie de la population décide de les affronter. Chronique d’une manifestation sanglante annoncée !
Le camp opposé au chef de village déjà intronisé, selon des sources sur place, se sont lancé dans une véritable provocation contre la concorde du village. Ainsi, depuis quelques jours, une fête grandiose se prépare : des pagnes en uniforme, des artistes et animateurs vedettes invités pour l’occasion, la grande place publique balayée. Ces contestataires ont à leur tête, ou sont téléguidés par l’honorable Mamadou Hawa Gassama, selon nos sources. De leur côté, les populations qui s’estiment majoritaires attendent de pied ferme le jour J.
On nous rapporte que les contestataires sont dans la logique de créer le désordre dans le village en voulant ridiculiser un M. Aaladji Tacko KEBE, le nouveau chef de village de Kersignané, chef-lieu de la commune rurale de Konsika, légitimement intronisé par les sages de la communauté, selon l’ordre normal établi, depuis des décennies.
Les habitants de la communauté accusent les militants de l’URD manipulés par le député ‘’étrangleur’’ d’être en complicité avec le sous-préfet de Tambacara, Ahmed Aklini, et le préfet de Yalemané, en vue d’imposer un autre chef de village que celui légitime.
Pour parer à ce qu’il considère comme un désordre en gestation orchestré par un groupuscule de personnes, des habitants de la commune rurale de Konsinka, comme on les connaît, ont tenu plusieurs réunions pour prendre des dispositions utiles, pour faire face à ces éléments ‘’égarés’’.
« Depuis des siècles, le processus n’a pas changé. Ces politiciens pensent que notre tradition peut être gérée comme leurs partis politiques. S’ils essaient de venir avec une autre personne que le chef de village légitime, ils viendront nous trouver ici. Ils passeront sur nos cadavres pour arriver à leur fin », a dit Mahaladou Sadio KEBE, un conseiller et sage du village qui accuse le sous-préfet de Tambacara de soutenir Gassama et sa bande.
Joint par téléphone, le sous-préfet n’a pas voulu répondre à nos interrogations sur la question : « je ne peux rien vous dire sur cette affaire. Si vous êtes journaliste, je ne vous connais pas et je ne peux vous répondre », nous a-t-il raccroché au nez ! Le vieux Massiré SIBY, un autre sage qui a pour rôle de faire porter le chapeau du chef, a expliqué que dans la tradition de leur village, la chefferie est patriarcale et non filiale.
« Même si le fils est le plus âgé du village, il ne peut pas être chef si un père plus jeune que lui est vivant. C’est comme cela que ça se passe et une formation politique ne peut changer cette donne », a-t-il dit ! Celui-là accuse également le préfet de Yelemane, qui a annulé la procédure d’intronisation du chef légitime.
M. Fadjo FANE, le préfet de Yelemané récuse ces accusations et accuse certaines personnes d’abuser de leur influence dans la commune.
« Ces gens sont soutenus par l’association Yelemane Dagakané. Donc, ils font ce qu’ils veulent. S’ils ne sont pas d’accord, qu’ils portent l’affaire devant la justice. C’est tout ! Le dimanche, on va introniser M. Broulaye KEBE, comme convenu. Il est le plus vieux et c’est cela leur tradition », nous a-t-il martelé.
Pour alerter les autorités, le chef de village a adressé des correspondances au gouverneur de Kayes pour prendre des dispositions afin d’éviter un autre bain de sang, ce dimanche, dans la commune.
Pourtant, selon des sources concordantes, le gouverneur et le préfet de Yalemane avaient déjà attesté la mise en place du patriarche, M. Aaladji Tacko KEBE, comme le chef du village.
Rappelons que le trône du chef de village de Kersignané était resté vacant, depuis le décès de l’ancien chef, il y’a deux ans.
Christelle KONE
Info-Matin