En effet, il s’agissait pour le juge au siège dudit tribunal, au cours de cette audience publique extraordinaire d’écouter les plaidoiries des avocats des deux parties en opposition sur le bien-fondé de leurs arguments. Concernant la 1ère affaire, l’Urd reproche à l’Udd d’avoir mis sur sa liste de la commune rurale du Mandé, cercle Kati, une femme dont la date de naissance serait 1993 au lieu 1998.
Ainsi, selon l’avocat du parti de la poignée de la main, Me Bakary Dembélé, s’il s’avère vrai que ladite femme est née en 1998, elle n’a pas l’âge requis (21 ans) pour se présenter aux élections communales. Me Dembélé a laissé entendre que cela pourrait être une erreur de l’administration. « Mais, dans tous les cas de figure cette date de naissance n’est pas conforme à la loi électorale. Donc, nous considérons que cette liste est invalide et nous demandons son rejet », a-t-il déclaré avec fermeté. De son côté, la défense évoque l’incompétence du Tribunal de Première Instance de la Commune IV du District de Bamako.
D’après l’argumentaire de Me Djibril Coulibaly, la commune du Mandé relève du ressort du tribunal du cercle de Kati et non d’une quelconque juridiction du District de Bamako. « De ce fait, nous devons être assignés au tribunal de Kati. Mieux, si notre liste n’était pas conforme à la loi, la préfecture de Kati l’aurait rejeté », a soutenu Me Coulibaly.
La seconde affaire soumise à l’arbitre du jour était relative à la contestation de la liste du groupement de partis politiques Adema-Parena-Sadi dans la commune rurale de Bancoumana, cercle de Kati, dont l’Urd demande l’invalidation. Motif principal : il y a plus de 70% d’hommes sur les 23 postes à pourvoir. Ce qui est contraire à la loi 052 du 18 décembre 2015 sur la promotion du genre au Mali qui accorde 30% aux femmes sur les listes de candidature, a avancé Me Bakary Dembélé, avocat de l’Urd. Pour sa part, la défense a répliqué en affirmant qu’au lieu de 23 sièges, comme l’a annoncé l’Urd, il n’y a que 17 sièges à pourvoir dans la localité de Bancoumana sur lesquels il y a au moins 5 femmes sur la liste du groupement des partis politiques Adema-Parena-Sadi.
« En plus de cela, le tribunal saisi par la partie contestataire n’est pas compétent pour statuer sur cette requête. Car, la localité de Bancoumana ne relève pas de son ressort, mais plutôt de la compétence de celui de Kati », a rétorqué Me Djibril Coulibaly, avocat du groupement de partis politiques Adema-Parena-Sadi.
Après avoir écouté les plaidoiries des deux parties, le juge a décidé de renvoyer les deux affaires en délibéré, ce mardi 18 octobre pour donner son verdict.
Ahamadou Touré
Source: Le Repère