Pour concrétiser la promesse faite par le Président IBK, lors de sa tournée dans la 3e région, aux populations de Sikasso et Koutiala, à savoir « la fin de la peur » qui les habite à chaque traversée de l’ancien pont métallique qui ne répond plus aux normes minimales requises de sécurité, le ministre de l’Équipement, des transports et du désenclavement, a lancé, samedi dernier, les travaux de construction du Pont de Kouoro-Barrage sur la RN11 Sikasso-Koutiala.
Placée sous le haut patronage du ministre Mamadou Hachim KOUMARE, la cérémonie s’est déroulée en présence de la représentante de la BOAD, LO Fatoumata DIOP ; du président de la Commission TP, Domaines -Habitat-Transport de l’Assemblée nationale, l’honorable Yiri KEITA ; de l’honorable Yacouba TRAORE, membre de la commission ; des députés de Sikasso et Koutiala ; du gouverneur de Sikasso, Bougouzanga COULIBALY ; les préfets de Sikasso et Koutiala ; les sous-préfets de Kouoro et de Zangasso ; le maire de Kouoro, Klégo GOITA ; ainsi qu’une population en liesse venue de tous les villages riverains de Kouoro Barrage avec leurs folklores de danses et musiques (Ciwara, Korodouga, balafon, bozo…). On y notait également la présence du directeur général de l’AGEROUTE, Modibo KEITA ; de plusieurs membres du cabinet du département et autres responsables nationaux, régionaux et locaux.
S’inscrivant dans le cadre du PAIRS (Programme d’aménagement des infrastructures routières structurantes), les travaux du pont (81 m) sur 10 m, dont 7 m de chaussée avec ses voies d’accès (1 km) seront réalisés par le groupement d’entreprises Midnight-Sun (MNS)-COVEC, pour un montant de 3,021 de milliards FCFA pour un délai d’exécution de 20 mois. La maîtrise d’ouvrage déléguée est assurée par l’AGEROUTE.
Les hommages rendus à l’ancien pont métallique
L’honneur est revenu au maire de la commune de Kouoro, M GOITA, au nom des communautés qui vivent en parfaire et symbiose autour du pont métallique, construit en 1964, de souhaiter la bienvenue aux hôtes. Tout en remerciant les initiateurs de l’ancien ouvrage pour le rôle important qu’il a eu à jouer, il n’a pas manqué d’évoquer les avantages du nouveau pont qui sortira des terres dans 20 mois.
Pour sa part, le président de la Commission TP, Domaines -Habitat-Transport de l’Assemblée nationale, dira que l’événement est d’une portée historique, car il s’agit pour lui d’être acteur et témoin de la transformation d’un rêve lointain en réalité palpable.
Pour l’honorable KEITA, le pont de Kouoro-Barrage, en plus de son rôle de désenclavement, est aussi et surtout un outil de sécurité nationale pour le Mali. Avec un taux de couverture de besoins alimentaires de 150 à 240 % de 2006 à 2010, la région de Sikasso reste la principale zone productrice du Mali. L’économie de la région de Sikasso basée essentiellement sur le secteur de l’Agriculture, avec une importante production céréalière, qui fait d’elle une source d’approvisionnement sur le plan national, voire sous régional. Pour mieux cerner toute la dynamique autour de la production céréalière, ce pont assurera le lien entre le Nord et le Sud.
Aussi, a-t-il souligné, l’impact de ce nouveau pont sur la capacité de mobilité de nos forces armées de défense et de sécurité en ces temps-ci où la devient un enjeu pour tous les États.
La représentation nationale, par sa voix, compte beaucoup sur le gouvernement pour obéir à l’impérieuse nécessité d’offrir un réseau d’infrastructures de transports de qualité à la région pour son attractivité et sa compétitivité économique.
Caractéristiques techniques du nouveau pont
Après avoir vivement remercié les autorités régionales, locales et les populations pour la forte mobilisation et la qualité de l’accueil, le ministre KOUMARE dira qu’aucun sacrifice n’est de trop pour le rayonnement de notre pays. En effet, souligne-t-il, la réalisation de cet ouvrage contribuera, entre autres, à créer des emplois, promouvoir le tourisme, développer les activités industrielles, agricoles et pastorales, améliorer la sécurité routière et la fluidité du transport dans la région de Sikasso.
En termes techniques, a-t-il précisé, l’ouvrage proposé est un pont à poutres précontraintes par post tension, sous chaussée d’une longueur totale de 81 m. La largeur est de 10 m dont 7 m de chaussée, 2 trottoirs de 1,5 m et des voies d’accès de 1000m (1 km) revêtues en béton bitumé (BB) ; des piles de très grande hauteur. Les travaux seront réalisés par le groupement d’entreprises Midnight-Sun (MNS) COVEC, pour un montant de 3,021 de milliards de FCFA et un délai d’exécution de 20 mois. La maîtrise d’ouvrage déléguée est assurée par l’AGEROUTE.
En tout état de cause, le ministre KOUMARE a appelé le groupement d’entreprises et le bureau de contrôle pour la bonne exécution des travaux, à savoir : le strict respect non seulement des délais contractuels, mais aussi des normes techniques du projet.
Par ailleurs, a-t-il noté, il sera observé quelques désagréments tout le long du trajet au sujet desquels, il compte sur l’esprit de compréhension des riverains et des usagers. Il a promis que ce cauchemar ne durera pas plus de 20 et qu’ils feront tout pour minimiser les désagréments.
Les impacts socioéconomiques attendus de l’ouvrage
Pour le ministre KOUMARE, les impacts socioéconomiques attendus, à travers la réalisation du pont de Kouoro-Barrage sont entre autres, la réduction du taux des accidents de la route, l’évacuation rapide et dans les meilleures conditions des malades (ce qui permettra de sauver des vies humaines) et des produits agricoles ; la réduction du coût de transport ; la création d’au moins 200 emplois directs pendant la phase d’exécution des travaux ; l’amélioration des revenus des populations riveraines avec la création des activités génératrices ; ainsi que le développement des zones touristiques.
En effet, la construction de ce pont a été initiée dans une vision, celle « d’un Mali émergent et envié » à l’effet de contribuer à abréger la souffrance des populations de la région de Sikasso.
Dans la même dynamique, a révélé le ministre KOUMARE, d’autres projets similaires verront le jour dans les mois à venir toujours dans la région, notamment la construction de la route Zantiébougou-Kolondiéba-Frontière Côte-d’Ivoire et Kadiolo-Zégoua-Koualé-Dioila, en passant par Massigui.
« L’objectif du Président IBK est de faire en sorte qu’aucune région du Mali ne soit en marge du développement. Cette promesse sera tenue, Inch Allah, et la caravane du développement s’arrêtera comme aujourd’hui, dans chacune de nos régions », a assuré le ministre KOUMARE.
Le sort réservé à l’ancien pont métallique
L’ancien pont-métallique, qui a été construit en 1964, a atteint actuellement un seuil critique de dégradation, compte tenu des surcharges routières. Selon le DG de l’AGEROUTE, il y a une dizaine d’années, presque chaque jour, il faut avoir un œil de surveillance sur cet ouvrage. D’ailleurs, a-t-il précisé, un gardien permanent a été recruté pour suivre de jour comme de nuit afin de les alerter de toutes les dégradations constatées.
Au fait, c’est ce pont qui relie la zone Sud à la zone Nord. Tous les produits de consommation à Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal et même une partie de Ségou transitent par ce pont en provenance de Côte d’Ivoire. Il relie aussi les zones de production à celles de consommation ; il en est de même de la liaison des zones de production de coton aux usines de la CMDT. Il continue toujours de jouer, avec peine, ce rôle.
Selon M KEITA, l’ancien sera remis à niveau et il sera limité les charges qui passeront dessus, laisser les petits véhicules et faire en sorte qu’il puisse servir, en cas d’entretien, de déviation, ou autres choses, au trafic léger. Il ne sera pas abandonné a conclu Modibo KEITA.
Par Sékou CAMARA, envoyé Spécial
Source: info-matin