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Consolidation ou fragilisation de la majorité présidentielle ? Des crises de leadership couvent à l’ADEMA-PASJ et au RPM

Comment le RPM et l’ADEMA-PASJ pourront-ils éviter le démon de la division dans leur rang lors de leur congrès respectif en mars prochain, dans la mesure où ces assises doivent leur permettre d’élire, chacun de son côté, un président consensuel à leur tête ?

Boulkassoum Haidara parti rpm

La question taraude les esprits dans les deux états-majors politiques de la majorité présidentielle. Si, au PASJ, Tiémoko Sangaré, Moustaph Dicko, Abdel Karim Konaté et Dramane Dembélé fourbissent les armes pour prendre les rênes du parti, au RPM, Bokary Tereta, Boulkassoum Haïdara, Abdramane Sylla pourraient s’entredéchirer pour succéder à un certain Ibrahim Boubacar Kéita à la tête du parti présidentiel.

ll est évident que le renforcement de la majorité présidentielle est plus ou moins tributaire de la cohésion au sein de deux formations politiques phares qui en constituent l’épine dorsale : le Rassemblement pour le Mali (RPM) et l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ). Or, depuis plusieurs mois, ces deux partis politiques les mieux représentatifs de la Coordination de la majorité présidentielle (CMP) se préparent activement à leurs congrès. Ces assises doivent permettre d’élire un nouveau dirigeant à la tête de chacun de ces partis.

Des clans au sein  du RPM ?

Avec ses 76 députés, le RPM souffre d’une forme de surreprésentation (parlementaire) sur l’ensemble du territoire national. Conscients de cette présence du parti à l’intérieur du pays, à travers les députés, les premiers responsables du parti sont actuellement en train d’entreprendre les uns et les autres pour les mettre dans leur giron d’influence.

Il nous revient que des clans sont ainsi en train d’être constitués en toute discrétion. Parfois, les ambitions s’exhalent au point qu’on assiste à la mise en place des bureaux parallèles au niveau de certaines sous-sections du parti. Ce qui va impacter la cohésion au sein des sections.

Certains responsables comme le Secrétaire général du bureau politique national du parti des tisserands, le ministre Bokary Tereta, le 3ème vice-président, Dr Boulkassoum Haïdara, le Secrétaire chargé des Maliens de l’extérieur, le ministre Abdramane Sylla et d’autres sont actuellement en train de se positionner pour peser sur le choix des délégués du congrès prévu pour le mois de mars prochain.

Selon nos informations, ces personnalités n’hésitent pas à entreprendre des démarches de séduction et de promesses mirobolantes envers certains cadres du parti. Les uns et les autres faisant croire qu’ils sont dans les grâces du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui ne doit plus se considérer comme issu du RPM.

De grandes ambitions pour conquérir la Ruche

De même à l’ADEMA-PASJ, le président par intérim, Pr Tiémoko Sangaré, ne veut aucunement laisser s’échapper l’opportunité qu’il a de se battre pour se faire élire président des abeilles lors du congrès de la refondation des 28, 29 et 30 mars prochain. Au même moment, certains cadres et militants sont prêts à parier qu’il faut un nouveau leadership à la tête de la ruche, après les déconvenues électorales qu’elle a connues de la crise de 2012 à nos jours. Ainsi, on cite des noms comme Moustaph Dicko, Abdel Karim Konaté et Dramane Dembélé qui se préparent à lancer leurs pions sur le terrain afin de convaincre le plus grand nombre de sections à leur cause. D’autres personnalités considérées comme des « gardiens du temple », comme le maire Boubacar Bah dit Bill, seraient aussi dans les calculs et les contacts utiles pour convoiter la présidence du parti rouge et blanc. Dans ce sens, il semble que les anciens présidents du parti, comme les présidents Alpha Oumar Konaré et Dioncounda Traoré seraient approchés pour leur… onction. Sans oublier que le groupe parlementaire doit avoir son mot à dire.

Comme on le voit, le RPM et l’ADEMA-PASJ sont aujourd’hui plus que jamais confrontés à la difficile équation de leur unité pour un meilleur accompagnement du président de la République. Si, au parti du tisserand, IBK ne se fera pas prier pour taper du poing sur la table afin d’obliger les uns et les autres à rentrer dans les rangs, à Bamako Coura, on se perd dans les supputations, dans des démarchages. Ce qui fait craindre des lendemains toujours difficiles pour le parti qui a dirigé le Mali pendant plus d’une décennie.

Bruno D SEGBEDJI

 

Source:  L’Indépendant

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