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Conséquence de la découverte des corps calcinés de trois jeunes touaregs La route Bamako-Gao inaccessible à cause des manifestants

Depuis la découverte, mercredi dernier, des corps calcinés de trois jeunes touareg, tous issus de la communauté Imghad, près de la localité d’Intahaka, dans la Commune de Ntililt, région de Gao, une vive tension s’est emparée de toute la zone. Des manifestants, soutenus par quelques éléments armés du GATIA, ont coupé la route reliant Bamako et Gao. Déjà, de nombreux bus de transport en commun, qui ont quitté la Cité des Askia, ont dû rebrousser chemin sous la menace des manifestants.

Selon nos informations, certaines compagnies de transport en commun à Gao ont déjà décommandé plusieurs voyages à cause des manifestants. D’autres, comme Nour Transport, ont simplement dit à leurs passagers de se présenter dans leurs bureaux à Gao pour retirer leurs bagages et se faire rembourser leur prix de transport. C’est dans ce contexte que des manifestants du village de Tin Essamed, d’où sont originaires les victimes, bloquent cet axe routier, le seul du genre à relier Bamako et Gao (RN16).

C’est ainsi qu’ils  tiennent des rassemblements pour demander aux autorités de faire la lumière sur le meurtre de ces trois jeunes touareg, dont un adjudant-chef de la Garde nationale, Mossa Ag Hamada, non moins membre du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) de Gao pour le compte de la partie gouvernementale.

Ces manifestants ont promis que cette situation se poursuivra tant que leur revendication ne sera pas satisfaite. Ainsi, ils ont exigé l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur cette affaire afin que les responsables répondent de leur crime. Ces manifestants disent ne pas comprendre comment des personnes interpellées par l’armée puissent être retrouvées brulées vives.

Ils ont aussi exprimé leur consternation par rapport à ce drame qui a frappé trois membres de la communauté Imghad alors que celle-ci a toujours été du côté de la République, malgré les différentes rébellions que le pays a connues. C’est ainsi qu’ils ont cité le cas du Général Elhadj Ag Gamou dont la loyauté, le patriotisme et la bravoure ne sont plus à démontrer.

Notons que, près de cinq jours après la découverte de cette tragédie, aucune source officielle, encore moins sécuritaire, ne s’est encore manifestée. Tout ce que l’on sait par contre c’est que des militaires, membres de l’escouade qui a arrêté ces jeunes touaregs, sont actuellement à Bamako pour être entendus. Aussi, l’on apprend que des échanges sont en cours afin de dénouer la tension et permettre au trafic routier sur l’axe Bamako-Gao de reprendre ses droits. Toutefois, en l’absence d’un gouvernement, il n’y a pas encore d’interlocuteur ni de médiateur désigné par les autorités afin de faire baisser la tension qui règne dans cette zone.

Rappelons que les faits se sont déroulés le mercredi 24 avril dernier, lorsque quatre jeunes, issus de la Communauté touarègue Imghad, dont un adjudant-chef de la Garde nationale, ont été interpellés par une escouade de l’armée chargée de la sécurisation des bus de transport en commun, reliant l’axe Hombori-Gao. Selon leurs proches, ils revenaient de la foire hebdomadaire de Doro lorsqu’ils ont été interpellés près de la localité de Tin-Essamed. Quelques heures plus tard, les corps calcinés de trois d’entre eux dont l’adjudant-chef de la garde nationale ont été retrouvés à Intahaka, dans la Commune de Ntililt, toujours dans la région de Gao.

Massiré DIOP

Source: l’Indépendant

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