Est-il possible de ramener la paix au Centre du Pays ? Quelles sont les principales voies de recours possibles ? Les responsables de « Guina Dogon » et de « Tabital Poulakou » préconisent le désarmement et le dialogue inter communautaire. Selon eux, la sécurisation des lieux de tension par l’armée et la bonne distribution de la justice constituent des éléments indispensables pour un retour durable à la stabilité dans la région de Mopti. Les responsables des deux communautés ont fait ces déclarations à la faveur du lancement de l’album de Koko Dembélé, dont ils étaient les parrains.
Des populations qui vivent ensemble depuis des décennies s’entredéchirent par des conflits intercommunautaires. Le président de l’association Guina Dogon est catégorique : « le conflit est venu d’ailleurs ». « Demandez aux Peulhs pourquoi il y a cette bataille entre vous et les Dogons, ils ne pourront pas vous répondre. Demandez aux Dogons pourquoi il y a ça entre vous, ils vont dire nous ne savons pas, nous avons l’impression…Il y a des gens qui tirent certainement profit de cette situation et ils ne veulent pas que ça s’arrête », nous explique Mamadou Togo, président de l’Association « Gina Dogon ».
Pour le Président de l’association « Tabital Poulaku”, ces conflits ont toujours existé et pour diverses raisons. Mais ils n’avaient pas eu autant d’ampleur, précise Abdoul Aziz Diallo. « Il y a des préoccupations foncières, il y a des préoccupations de mettre fin à l’aristocratie et à la féodalité traditionnelle, il y a des préoccupations qui sont liées à l’appropriation et à la gestion des ressources naturelles », décrit le président de l’Association « Tapital Pulaku », qui explique les causes de ces conflits.
La paix est possible par la voie du dialogue et du pardon, croit le leader de « Guina-Dogon ». « On a tué ton frère, tu n’as pas pardonné. Tu vas tuer le frère de l’autre et l’autre aussi a un frère qui va tuer ton frère et alors la chaine de violence continue », explique Mamadou Togo, pour qui « il faudrait s’arrêter un moment, accepter le pardon et accepter le vivre ensemble ».
Le pardon et la justice sont des aspects indispensables pour parvenir à un meilleur dialogue, ajoute de son côté le président de « Tabitaal Poulakou », Selon lui, le retour de l’État dans ces zones, la sécurisation de la région, le retour des déplacés et le désarment de toutes les milices sont plus que nécessaires. « Il faudrait que tous ceux qui détiennent des armes soient immédiatement désarmés. Tous ceux qui ont tué soient poursuivis, arrêtés et mis à la disposition des juridictions », préconisent Abdoul Aziz Diallo.
En attendant un retour à la paix dans cette région du Mali, des milliers de personnes vivent dans des conditions précaires à Bamako ainsi que les autres villes secondaires du Mali. Elles ont été contraintes de quitter leurs localités du fait de l’insécurité.
Studio Tamani