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Conférence des donateurs sur le Mali : Le coût de la reconstruction

Photo de famille des donateurs (afp)

Photo de famille des donateurs (afp)

La conférence internationale des donateurs pour le développement du Mali a généré 3,250 milliards d’euros, soit plus de 2100 milliards de FCFA ; plus que les prévisions. Hier, à Bruxelles, une dizaine de chefs d’État, des centaines d’institutions internationales et de bailleurs de fonds se sont retrouvés autour d’une conférence intitulée « Ensemble pour le renouveau du Mali ». L’objectif de trouver 2 milliards d’euros pour financer le plan de reconstruction du Mali a été atteint et largement dépassé.

De la France au FMI, en passant par l’Organisation de la coopération islamique (OCI), une centaine de pays et d’institutions internationales ont promis d’aider financièrement le Mali à « gagner la paix » en relançant son économie à travers le Plan pour la relance économique durable du Mali (Pred). Ils étaient tous au chevet d’un Mali « malade » pour l’aider à se refaire une santé économique, politique et sécuritaire. Bien de chefs d’Etat et de gouvernement, mais aussi de présidents d’institutions bancaires et financières ont réaffirmé leur soutien au Plan de reconstruction du Mali sur les deux prochaines années (2013-1014).
On a noté, entre autres, la présence des chefs d’État François Hollande (France), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Thomas Yayi Boni (Benin), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Mahamadou Issoufou (Niger), Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie)….à côté du Malien Dioncounda Traoré.
Intitulée « Ensemble pour le renouveau du Mali », la conférence avait pour but de lever 1,96 milliard d’euros auprès des bailleurs de fonds du Mali. Un montant correspondant à 45% du Plan pour la Relance durable du Mali (Pred), qui prévoit de remettre en marche l’économie et les institutions du pays. L’essentiel du financement de ce plan, évalué à 4,34 milliards d’euros, doit être financé par le budget interne malien.

Plus de 2100 milliards de FCFA mobilisés
Les représentants de l’ONU, de la Banque mondiale, de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE) ont aussi manifesté leur solidarité et réitéré leur engagement vis-à-vis du Mali.
3,250 milliards d’euros, soit plus de 2100 milliards de FCFA, ont été promis à la délégation malienne conduite par le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. Mais, ces aides en faveur de notre pays doivent être utilisées conformément à un contrat avec la communauté internationale. Ce contrat pose des exigences sur le respect de l’Etat de droit, la bonne gouvernance, la sécurité et la démocratie.
« L’Europe sera aux côtés du Mali à l’heure où se joue son avenir, sa stabilité… », a affirmé Van Rompuy, président du Conseil de l’Europe. Il a rappelé les priorités de l’Union européenne dans le Sahel et particulièrement au Mali. Il s’agit, entre autres, de l’amélioration de la situation humanitaire, des questions de sécurité, du développement du Mali à travers le Plan pour la Relance durable du Mali (Pred). Pour le président du Conseil, le respect de la feuille de route et le financement du Pred sont indissociables.
La Commission européenne a annoncé un apport de 520 millions d’euros pour les deux ans. Notre pays a vraiment besoin de cet argent pour remettre en état les services de base, comme l’eau, l’électricité, la santé ou l’administration, notamment dans les régions du Nord libérées à la suite de l’intervention franco-africaine lancée en janvier dernier. Et c’est pourquoi, le Plan pour la Relance économique durable du Mali (Pred) a été soumis à la centaine de délégations ayant pris part à la conférence des donateurs à Bruxelles, hier 15 mai 2013.
Mais l’aide au Mali, plus que jamais, sera conditionnée à des engagements fermes sur la traçabilité des fonds et la lutte contre la corruption, ainsi que le retour rapide de la démocratie, avec des élections générales.

Traçabilité exigée
Le président François Hollande, dont le pays est co-organisateur cette conférence des donateurs, a rappelé la situation dans laquelle la France est intervenue le 11 janvier dernier au Mali. Il a expliqué qu’au-delà d’une réponse sécuritaire, la France va apporter des réponses au développement et au dialogue politique. Hollande, qui a annoncé  une aide de 280 millions d’euros, promet aussi un suivi de l’argent mis à la disposition du Mali dans le cadre du Pred. « Chaque euro doit être efficacement utilisé… », a précisé le chef d’Etat français qui annonce aussi la détermination de la France à accompagner les autorités maliennes à retracer les fonds du Pred. « La France aidera le Mali dans la lutte contre la corruption et dans la bonne gouvernance… », a laissé entendre François Hollande.
La France va même lancer un dispositif, avec un site internet, afin de garantir l’efficacité de son aide et d’éviter le détournement ou la mauvaise utilisation des fonds. « Si un projet ne se réalise pas ou est en retard, les gens pourront prévenir par téléphone ou SMS, via une hotline, de ce qui n’a pas encore été fait. Cela permettra aussi de décentraliser le suivi citoyen de l’aide et favorisera l’appropriation par les Maliens des projets », a expliqué le ministre français au développement, Pascal Canfin.

Cinq conventions signées avec l’UE
Le président Dioncounda Traoré a rassuré sur la transition démocratique, en annonçant sa détermination à organiser le premier tour de l’élection présidentielle le 28 juillet, comme le souhaite la communauté internationale. « Cela peut paraître très proche, mais c’est un pari que nous sommes obligés de gagner, car nous sommes convaincus que les véritables problèmes qui se posent au Mali (…) ne peuvent être réglés que par un gouvernement élu, légitime et disposant de plus de temps », a expliqué le président de la République par intérim.
S’agissant du résultat de la Conférence, il a affirmé qu’il fut un succès. Lui qui attendait 2 milliards d’euros, s’est retrouvé avec 3, 250 milliards d’euros d’engagement.
C’est pourquoi, il n’a pas manqué de remercier les principaux organisateurs de cette conférence de donation en faveur du Mali (la France et l’UE), mais aussi tous les partenaires africains et internationaux.
A la fin de la conférence, le Commissaire européen chargé du développement, Andris Piebalgs et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly, ont signé cinq conventions de financement. Elles concernent, entre autres, le Programme d’appui aux collectivités territoriales pour l’eau et l’assainissement ; le projet de fourniture d’eau de Kabala et l’Appui au processus électoral.
Idrissa Maïga

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