En réponse à l’invitation du médiateur de la République, l’opposition a donné les raisons qui l’ont poussé à désister de sa participation à la conférence d’entente nationale. De ce fait, elle a réaffirmé que la seule solution viable et inclusive de résolution de la crise multiforme que connaît notre pays passe par la tenue d’une concertation nationale inclusive regroupant l’ensemble des forces vives de la Nation.
Dans sa déclaration, l’opposition a indiqué : « Cette conférence, émanation de l’accord de paix d’Alger, peut-elle atteindre ses objectifs si aucun rapport d’aucun observateur indépendant n’a jamais été rendu public conformément à l’article 63 qui stipule, entre autres, qu’un rapport exhaustif faisant le point de l’exécution des engagements sera rendu public tous les quatre mois. Au moment où la crise sécuritaire s’aggrave de jour en jour, où les engagements n’ont pas été tenus et où aucun délai n’est respecté, l’opposition politique émet de sérieuses réserves quant à la pertinence et à l’opportunité de l’organisation d’une telle conférence. »
En outre, pour l’opposition, les termes de référence occultent cette affirmation essentielle de l’accord : « l’appellation AZAWAD recouvre une réalité socio- culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du NORD MALI (et non le NORD DU MALI) constituant des composantes de la communauté nationale. Une compréhension commune de cette appellation qui reflète également une réalité humaine, devra constituer la base du consensus nécessaire, dans le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et de son intégrité territoriale ».
Aussi, a-t-elle souligné, la conférence apparaît comme une manœuvre pour faire entériner de facto l’AZAWAD comme une réalité socio- culturelle. D’ailleurs, a dit l’opposition, cette conférence peut-elle atteindre ses objectifs si des dispositifs essentiels de l’accord ne sont pas effectifs et respectés à savoir : la sincérité des parties ; la promotion d’une véritable réconciliation nationale fondée entre autres, sur la création d’une commission de lutte contre la corruption et la délinquance financière ; la création d’une Commission d’enquête internationale chargée de faire la lumière sur tous les crimes de guerre, les crimes contre l’Humanité, les crimes de génocide, les crimes sexuels et les autres violations graves du Droit international, des Droits de l’homme et du Droit international humanitaire sur tout le territoire malien ; la réaffirmation du caractère imprescriptible des crimes de guerre et crimes contre l’humanité ; la non amnistie pour les auteurs des crimes de guerre et crime contre l’humanité et violations graves des Droits de l’homme.
Au demeurant, l’opposition signale qu’au moment où la crise sécuritaire s’aggrave de jour en jour, où les engagements n’ont pas été tenus et où aucun délai n’est respecté, elle émet de sérieuses réserves quant à la pertinence et à l’opportunité de l’organisation d’une telle conférence.
Source: Le Canard Déchaîné