Dans le cadre de la concertation entre le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et les partis politiques, le ministre Mohamed Ag Erlaf a échangé, vendredi dernier, avec les présidents des formations politiques. Deux points étaient inscrits à l’ordre du jour de cette importante rencontre: le report des élections législatives et les concertations régionales sur l’avant-projet de loi sur le découpage territorial.
Sur le premier point, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a rappelé que la grande majorité des partis politiques avait souhaité ce report, tout en conseillant de le faire conformément à la loi, donc de consulter toute l’instance en mesure d’apporter un argument juridique satisfaisant. Il a aussi indiqué que la majorité des partis politiques a affirmé son adhésion à la décision de report. «L’opinion majoritaire des acteurs politiques dans la salle a été que le report peut être expliqué, justifié par un certain nombre de difficultés, mais il est hautement souhaitable que ça se fasse à l’intérieur du respect de la Constitution», a souligné le président du parti Yélèma, Moussa Mara. En outre, l’ancien Premier ministre a martelé «qu’ils ne veulent pas que le mandat des députés soit prolongé, par eux-mêmes, quelque soient les justifications juridiques et judiciaires de la situation».
Quant au président du parti Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS), Pr Younouss Hameye Dicko, il a estimé que ce report permettrait aux uns et aux autres de bien mener le travail qu’il faut pour obtenir le résultat escompté . «Il y a lieu aussi de considérer que ce report permet de mieux percevoir l’ensemble des problèmes qu’il faut traiter», a-t-il expliqué.
Le leader politique a aussi indiqué qu’il y a beaucoup de problèmes qu’il faut traiter dans un temps très court, ajoutant que ceci oblige le gouvernement à travailler davantage. «Il oblige nous aussi en tant que majorité présidentielle de soutenir fermement l’action gouvernementale et celle du président de la République», a déclaré Pr Dicko.
Concernant les concertations régionales sur l’avant-projet de loi sur le découpage territorial prévues du 06 au 10 novembre prochain, l’opposition a trouvé l’initiative «un peu trop précipitée». «L’histoire des reformes administratives de notre pays s’est traduite par de longues préparations, de longues discussions, parce que les Maliens sont fortement attachés à leur terroir», se souvient le président du parti Yélèma. Et Moussa Mara d’ajouter : «engager des actions de ce type et se donner un délai de quelques mois pour les réaliser nous parait être très optimiste».
De ce fait, il a demandé au niveau stratégique ainsi qu’au niveau du chef de l’Etat des discussions élargies non seulement aux acteurs politiques mais aussi aux autres composantes du pays afin que «nous nous entendons sur la direction stratégique à donner à notre pays». Abondant dans le même, le président du RDS a estimé que le cadre de concertation permettra au gouvernement de mieux organiser le découpage territorial.
«C’est vrai qu’au niveau des régions, il y a les acteurs principaux mais cela ne suffit pas», a tempéré Pr Younouss Hamèye Dicko qui soutient également l’idée selon laquelle «chaque village se trouve à Bamako». «Donc, il est nécessaire que les cadres de concertation soient au-delà des régions. Et surtout au niveau des régions qu’on ne ramène pas ce que pensent les décideurs mais plutôt ce que pensent les régionaux», a-t-il proposé.
Bembablin DOUMBIA
L’Essor