Un déficit global de 101,5 milliards FCFA en 2017, après le déficit de 317,8 milliards FCFA en 2016 ; un déficit de 704,3 milliards du compte courant ; un ratio solde courant PIB de -7,9 %, telle est la balance des paiements 2017 de notre pays.
La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a organisé, ce jeudi 21 février 2019, dans un hôtel de la place, une Journée de diffusion des comptes extérieurs du Mali parquée par les présentations de ‘’l’évolution récente des comptes extérieurs et des perspectives pour l’année 2019’’ et la ‘’vulnérabilité du pays face à l’envolée des cours des produits pétroliers’’ par Mme Fanta SOW du Service des études et de la statistique à la Direction nationale de la BCEAO.
L’exercice était placé sous la présidence du représentant du ministre de l’Économie et des finances, Diakaridia DEMBELE, avec à ses côtés le DGA de la DNSI, Issa BOUARE ; le Directeur national de la BCEAO pour le Mali, Kenzo TRAORE.
Face au déficit de la balance commerciale, la BCEAO a recommandé : l’accroissement et la diversification de la base de produits exportables, notamment les produits du cru et les biens manufacturés, dans le but de réduire la dépendance du pays à l’égard des secteurs miniers et cotonniers ; le suivi et l’appui aux filières de productions et de commercialisation porteuses, entre autres, la modernisation de la filière élevage ; l’appui à la création d’entreprises de service dans les créneaux spécialisés, à travers des mesures incitatives pour soutenir les capacités d’investissement : le renforcement des actions orientées vers l’amélioration du cadre des affaires dans les secteurs porteurs, comme l’agriculture et l’industrie, afin d’y accroître les investissements directs étrangers.
Les perspectives 2019 pour les comptes extérieurs sont : progression de 153,5 milliards du déficit commercial ; baisse de 4,2 % des exportations ; déficit de la balance des services estimé à 955,7 milliards des cours du pétrole.
En outre, les vulnérabilités du Mali face à la hausse des cours des produits pétroliers ont eu un impact sur l’envolée des cours sur les finances publiques, nécessitant de l’État malien la baisse de certains droits et taxes sur les produits pétroliers, des exonérations pour des secteurs/projets stratégiques. Des mesures se traduisant par des pertes importantes de recettes fiscales (droits de douane, TIPP) et de fortes contraintes sur les dépenses, conduisant à des coupes sur les dépenses d’investissements publics.
Il y a également les impacts de l’envolée des cours sur le secteur extérieur qui ont conduit à l’alourdissement de la facture pétrolière et donc des importations et la possible diminution des exportations (par l’augmentation du coût de production) conduisant à une détérioration de la balance commerciale.
Le Directeur de la BCEAO a expliqué le déficit par la contre-performance enregistrée dans les secteurs commerciaux. Ce déficit, a-t-il indiqué, a été en partie résorbé par les flux de capitaux privés et publics plus importants en 2017. D’où, une contraction du déficit global de la balance des paiements.
Selon M. DEMBELE, un solde courant des paiements extérieurs déficitaires est le reflet du déséquilibre entre l’épargne et l’investissement.
« Ce déficit peut être interprété comme un excès de demande globale par rapport à l’offre globale. Cet excès de demande est très souvent localisé au niveau du Budget d’État. Les actions engagées, dans le cadre des programmes avec le FMI, ont pour but de mettre en œuvre des mesures d’ajustement des dépenses publiques, afin de restaurer les équilibres interne et externe », a-t-il expliqué.
PAR BERTIN DAKOUO
Source: info-matin