Twitter est le média social de choix pour les gouvernements, les dirigeants et les diplomates. L’ex-président américain Barack Obama a, à titre d’exemple, près de 100 millions d’abonnés sur Twitter. Et si le nombre d’abonnés du compte Twitter de la Présidence du Mali (198 000 abonnés) est très loin d’égaler celui de la Maison Blanche (19, 7 millions abonnés), un tweet « malencontreux » de la présidence malienne sur la crise américano-iranienne, le lundi dernier, fait jaser beaucoup au Mali.
De quoi s’agit-il ? « Et il ne se trouve personne pour dire à Trump qu’il a commis une connerie en ordonnant et en revendiquant publiquement l’assassinat du numéro 2 iranien. Il précarise les fragiles équilibres, menace la paix mondiale et fait des USA un Etat voyou», a tweeté, le lundi soir, la Présidence du Mali.
La Présidence malienne a vite supprimé et posté un nouveau tweet pour informer que son compte a été piraté : « La Présidence de la République informe l’opinion nationale et internationale que ce 6 janvier 2020 son compte twitter a été momentanément piraté par des individus mal intentionnés. Twitter en a été informé et des investigations sont en cours pour en démasquer les auteurs.»
Mais le mal était déjà fait car une capture d’écran du tweet a fait le buzz sur les réseaux sociaux et les sites d’informations web. « Aucune surprise. À la Présidence comme dans les ministères et institutions de la République, les “cellules” de communication sont instables comme les vendeurs ambulants dans le grand marché de Bamako. Heureusement Trump ne suit pas le président IBK ni la présidence encore moins un seul malien sur Twitter. Sinon il aurait signé déjà la déclaration de guerre au Mali», a commenté Maliki Diallo, un journaliste très suivi sur les réseaux sociaux.
Last but not the least, une journée après, il s’est avéré que le compte de la Présidence n’avait pas été piraté. Tiegoum Boubeye Maiga, l’ancien directeur de la Cellule de Communication de la Présidence, a avoué être à l’origine du tweet qui frise l’incident diplomatique. «Compte twitter de la Présidence. Ni pirates, ni hackers, une regrettable erreur de manipulation. Hier, en voulant tweeter sur la crise americano-iranienne, je me suis retrouvé sur le compte de la Présidence, dont je possédais les clés, par erreur. Aucune volonté de nuisance», a confessé l’ancien directeur de la communication présidentielle qui a été récemment relevé de son poste dans des conditions troubles. Volonté de nuisance ou pas, les internautes ont vivement réagi à ce qu’ils qualifient d’amateurisme. « Et pourtant vous tweetez tous les jours 2 à 3 fois sans jamais vous trompez de compte. Avez-vous mesuré les conséquences d’une incidence diplomatique entre le Mali et les États-Unis? Après votre départ, la présidence aussi devrait changer les mots de passe de ses comptes Facebook et Twitter. Amateurisme, quand tu nous tiens ! », a indiqué Moussa Nimaga. Pour Mohamed Dagnoko, « Tiegoum Boubeye Maiga a fauté. Ceux qui gèrent le compte depuis son départ son aussi fautifs.»
M.K. Diakité
Source: Le Républicain