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Communication gouvernementale : Des failles qui fâchent

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On savait la communication gouvernementale en panne depuis belle lurette, mais pas au point de prendre des allures aussi inquiétantes que le mutisme qui entoure certains dossiers brûlants qui sont en passe d’éclabousser la République. Entre autres, les récents événements de Kidal, la démission du ministre de la défense, celle supposée du chef d’Etat major général des armées et bien d’autres rumeurs qui polluent la vie sociopolitique du pays. La faute ? A une communication étouffée qui, si l’on n’y prend garde, risque d’asphyxier le gouvernement et, au-delà, l’Etat.

 

Au moment où les populations maliennes ont le plus besoin d’information, les autorités éprouvent toutes les difficultés à communiquer de manière à combler les attentes, à satisfaire ce besoin si crucial pour la vie de la nation. Du coup, il y a un vide. Comme on le dit, la nature à honneur du vide. Le plus souvent, en raison de l’absence ou l’insuffisance d’information, ce sont les rumeurs et supputations qui  prennent place.

 

Les rumeurs sont d’habitude très pernicieuses et il arrive qu’elles contribuent à entamer la crédibilité du pouvoir en place. Le cas récent est celui qui s’est produit à l’issue de la visite du Premier ministre à Kidal et des affrontements qui s’en sont suivis entre les éléments de l’armée malienne et les groupes rebelles. C’est vrai, au moment où l’armée malienne se rendait à Kidal en application des Accords préliminaires de Ouaga, la majorité de la population espérait que nos militaires étaient suffisamment bien préparés et outillés pour faire face aux velléités des groupes armés. Mais hélas, ce fut la déroute de nos troupes qui, pourtant, de l’avis de certains, avaient bien commencé cette difficile épreuve.

L’issue n’a pas été bonne et on a enregistré dans les deux camps des pertes en vies humaines et des blessés. Des lors, comme il fallait s’y attendre, nombreux sont ceux qui se sont rétractés. Comme certains le disent, si l’armée malienne l’avait emportée, il y aurait eu moins de commentaires.

 

A l’issue de cet événement dramatique, la communication gouvernementale n’a pas marché. Certes, il y a eu beaucoup de manifestation de soutien, de solidarité de diverses composantes de la population envers le gouvernement et la vaillante armée nationale. Les premiers jours, l’attente a été longue et au bout du compte, aux environs de 22 heures, le porte parole du gouvernement a parlé sans communiquer véritablement. Le ministre porte parole du gouvernement s’est contenté de dire que les affrontements ont eu lieu et qu’il y a eu  des morts et des blessés des deux cotés. En cette circonstance, il  n’a avancé aucune donnée statistique  qui permettrait aux populations d’avoir une idée de l’ampleur des conséquences dramatiques de ces affrontements. Il est nécessaire de corriger ces lacunes en matière de communication gouvernementale. On pourrait au moins donner des statistiques provisoires disponibles. Il est regrettable que les citoyens se réfèrent aux chaînes internationales pour assouvir leurs besoins d’informations.

 

Deuxième faille à déplorer, c’est le fait que le ministre de la défense a démissionné sans  que les populations  aient la moindre motivation de cette démission. Le contexte est particulier, car le pays est « en guerre ». Que l’on fasse sortir le ministre de la défense du gouvernement au tout début des hostilités sur le terrain méritait que l’on éclaire la lanterne des populations.

 

Troisième insuffisance de taille dans la communication gouvernementale, c’est que de plus en plus on parle de la démission du chef d’Etat major général des armées, le Général Mahamane Touré. Qu’en est-il ? A-t-il rendu le tablier ? Pourquoi ? Le président aurait-il refusé ? Personne ne peut confirmer, ni infirmer. Entre temps, les commentaires vont bon train.

 

Finalement, pour couronner tout cet amateurisme, le ministre de la communication est en promenade à l’étranger. Pour sensibiliser sur quoi ? Ce sont le ministre porte parole  du gouvernement et le ministre des affaires  étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale qui se font ravir la vedette par leur collègue Mahamadou Camara. Ah ! Vous avez dit solidarité gouvernementale !

 

Au regard de ce qui précède, il serait souhaitable que les autorités accordent une importance particulière à la communication, surtout au moment où les autorités politiques accusent la hiérarchie militaire d’agir de son propre chef sans se référer à elles. Dans le contexte actuel, il est impérieux de corriger ces lacunes et insuffisances en matière de communication qui fâchent les populations.

 

Sinaly

SOURCE: Le Pouce

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