Le torchon brûle entre le commissaire principal Mamadou Moukoro du commissariat de Kalaban-coro et ses subalternes qui dénoncent ses actes qui n’honorent pas un commissaire digne de ce nom. Des révélations ont été faites le jeudi 28 septembre dernier à la faveur d’une conférence de presse initiée par le sergent-chef Jean Antoine Samaké et son camarade Aboubacar Keita du Syndicat National de la Police (SYNAPOL) dans les locaux dudit commissariat.
Depuis un certain temps, le commissaire principal Mamadou Moukoro et les agents n’arrivent pas à accorder les violons. Cette grogne qui s’est installée au sein du commissariat de Kalan-coro dépasse l’entendement. Car le commissaire est taxé de corruption et de gestion malsaine de certains dossiers qui déshonorent le commissariat de Kalaban-coro.
Les faits
« Il nous a été permis de constater avec stupéfaction des cas de vol perpétrés par une association de malfaiteurs évoluant à Niamana dans le secteur de compétence du commissariat de Kalaban-coro. Ladite association bénéficiant, hors de toute législation malienne, des privilèges du commissaire principal de Police Mamadou Moukoro », a révélé le Sergent-chef Jean Antoine Samaké du SYNAPOL. Selon lui, il s’agit d’une situation délicate, dont l’explication fait honte à la flicaille.
En effet, tout tourne autour de la protection dudit commissaire que bénéficie ce réseau de malfrats qualifiés en vol à main armée. Dont le cerveau serait un certain Kassim Traoré alias ‘’Ladry’’. Le 17 avril 2018 dernier à titre illustratif, trois éléments suspects et réputés en vol à main armée appartenant à ce groupe dont il est question, ont échappé bel grâce à l’intervention lors d’une clameur publique. Par la suite le surnommé Ladry a été lui aussi appréhendé en possession d’une moto Djakarta suspecte par le sergent Abdramane Bagayogo et d’autres agents, suite à une dénonciation faite par un citoyen. Après avoir reconnu les faits, Ladry et ses autres éléments ont été conduits au commissariat de Kalaban-coro. Et cela après des propositions faites par le jeune Ladry. Mais malheureusement, trois jours après, Kassim Traoré et sa bande ont été libérés, moyennant une forte somme d’argent. Toute chose qui plantera une aiguille dans la plaie de la population. Et n’eut été l’intervention des notables du quartier, les habitants auraient réduit en cendre le poste de police de Kalaban-coro.
Pourquoi la chasse aux sorcières contre le sergent Abdramane Bagayogo ?
Selon les conférenciers, leur camarade, le sergent Bagayogo, est devenu l’ennemi à abattre lorsqu’il a décrié devant le commissaire la gestion malsaine du dossier qui concerne Ladry et ses colistiers. C’était lors de la réunion mensuelle du mois de juin dernier. Du coup, le commissaire au lieu de s’assumer n’a eu d’autres options que d’infliger des sanctions contre ce dernier qui a d’ailleurs le plein droit de jouir de la liberté syndicale dans la mesure où il est le secrétaire général par intérim du bureau SYNAPOL du commissariat de Kalaban-coro. En plus de la haine du commissaire, poursuivent les conférenciers, « le sergent Bagayogo a de la peine à exercer sa fonction ». Car le malfrat Kassim Traoré dit Ladry lui menace de mort.
L’indignation du Syndicat National de la Police
Selon les responsables du SYNAPOL, cette situation découle de l’irresponsabilité du commissaire principal Mamadou Moukoro. Mieux, ils en veulent audit ‘’Compol’’ qui décourage au lieu d’encourager ses agents. Se disant très remontés, le sergent-chef Jean Antoine estime que les sous-officiers sont les chevilles ouvrières de la police. Raison pour laquelle, ils doivent bénéficier du soutien et de la protection de leur chef. ‘’Mais hélas’’, regrette-il en faisant allusion au commissaire Moukoro qui détourne d’ailleurs les résultats de ses hommes à des fins personnelles, voire sordides. « Nous ne cherchons pas à occuper la place du commissaire et nous n’avons rien contre sa personne » a laissé entendre le sergent-chef Jean Antoine Samaké, avant d’interpeller le commissaire Moukoro à prendre des comportements dignes d’un chef. De même, ils en veulent à la direction générale de la police nationale qui s’est muée dans un silence coupable, face à la situation.
Adama Coulibaly
Source: Nouveau Réveil