Un décret de nomination des membres de l’autorité intérimaire circule sous les boubous dans la commune du Mandé. Le document porte la signature du ministre de l’Administration territoriale, il est daté de janvier 2018 et n’est pas officiel. Mais il est attaqué en justice par les sous-sections de dix partis politiques.
Dans cette affaire, c’est l’administration qui est pointé du doigt par les partis politiques de tous bords. «Nous, sous-section des partis politiques Adema, ADP-Maliba, FCD, MPR, PCR, PIDS, PRDT, RPM, URDA, Urd de la commune rurale du Mandé avons initié cette rencontre pour couper court à certaines intoxications suite à une plainte», a souligné Amara Diallo, ancien conseiller municipal.
La plainte en question a été déposée devant la section administrative de la cour suprême contre l’arrêté N 201860072/CMT6SG du 24 janvier 2018 du ministère des Collectivités portant nomination des membres de l’autorité intérimaire de la commune rurale du Mandé. Suite aux élections communales du 20 novembre 2016 dans la circonscription électorale de la commune rurale du Mandé, les résultats proclamés par le représentant de l’Etat ont fait l’objet de recours devant les juridictions.
Le conseil communal élu a cependant été institué par le représentant de l’Etat, en attendant l’issu des procès intentés contre les résultats des élections. Ainsi la Cour suprême a définitivement annulé les résultats des élections communales du 20 novembre. Cette annulation entraîne l’installation d’une autorité intérimaire. Selon la loi, l’autorité intérimaire communale doit être composée d’autant de membres que le conseil communal qu’elle remplace.
Cela n’est pas le cas dans le cas de la commune rurale du Mandé, selon Bernard Dakouo, ancien conseiller et secrétaire général de la sous-section ADP Maliba. L’autorité intérimaire communale doit être constituée de personnes résidant dans la commune et provenant des services déconcentrés de l’Etat, de la société civile et du secteur privé ainsi que de conseillers communaux sortant. Cette règle n’est pas non plus respectée dans la commune du Mandé.
Pourtant, l’arrêté portant la signature du ministre de l’Administration territoriale n’est pourtant pas officiellement arrivé à la mairie. « C’est quelqu’un qui était trop content d’être sur la liste qui est allé à Koulikoro pour faire une copie du document. Il l’a montré à un de ses amis et le document a fait une fuite », a expliqué un membre de la coalition de partis politiques.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain