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Commission nationale des droits de l’Homme : DES ACTEURS DE LA CHAÎNE PÉNALE RENFORCENT LEURS CAPACITÉS

La Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a organisé, hier, à l’ Ecole de maintien de la paix (EMP) Alioune Blondin Bèye, «une journée d’information et d’échanges avec les acteurs de la chaîne pénale et les forces de défense et de sécurité sur ses missions».

La journée d’information et d’échanges visait à améliorer la connaissance des participants sur la CNDH et ses missions. La CNDH, faut-il le rappeler, a pour missions la protection des droits de l’Homme ainsi que la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. En outre, dans l’accomplissement de ses missions, la CNDH peut collaborer avec toute personne physique ou morale qui poursuit les mêmes objectifs. En matière de promotion des droits de l’homme, la CNDH est chargée, notamment de mener toute action de sensibilisation, d’information et de communication en vue d’instaurer une culture des droits de l’homme ; de promouvoir la recherche, l’éducation et l’enseignement des droits de l’homme dans tous les cycles de formation et dans les milieux socioprofessionnels ; de faire le plaidoyer auprès du gouvernement et du Parlement pour la ratification et la publication de tous les instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme.
Dans son intervention, le président de la CNDH, Dr Malick Coulibaly, a donné l’assurance que la nouvelle structure sera à hauteur de mission. «Elle n’est nullement une tribune politique, encore moins une chapelle vindicative. Mais une institution responsable dont l’unique postulat est d’être à l’avant-garde de la protection et la promotion des droits humains», a dit M. Coulibaly.
Selon l’ancien Garde des Sceaux, si la loi a renforcé le mandat de l’institution, elle a réduit le nombre de Commissaires à neuf et institué l’incompatibilité entre les fonctions de Commissaires et l’exercice de toute autre profession, à l’exception de l’enseignement et de la recherche, tout en prévoyant un traitement spécifique pour eux. Il leur appartient donc de marquer leur territoire. Pour ce faire, il a affirmé que «nous devrions dénoncer et faire cesser les abus et autres violations des droits de l’Homme. Nous devrions, aussi, construire en étant une force de proposition, conformément au mandat qui est le nôtre».
Pour sa part, le ministre des Droits de l’Homme, Me Kadidia Sangaré Coulibaly, qui a présidé l’ouverture de la séance, a indiqué que le Mali, malgré le contexte sécuritaire difficile, a enregistré des progrès notables dans le domaine des droits de l’homme: adoption de la Politique nationale des droits de l’homme et de son plan d’action en 2016, adoption de la Politique nationale de la justice transitionnelle et de son plan d’action en 2017, adoption de la Politique nationale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme ainsi que de son plan d’action en 2017 et, enfin, l’adoption de la loi relative à la protection des défenseurs des droits de l’homme en décembre 2017.
Sur un autre plan, Me Kadidia Sangaré Coulibaly a rappelé que le gouvernement s’est engagé à prendre des mesures pour mettre fin aux exécutions extrajudiciaires, à la torture et aux mauvais traitements. De plus, le ministre a confirmé que l’Exécutif s’est investi pour lutter contre la traite des personnes et l’impunité sous toutes ses formes.
Le ministre des Droits de l’Homme a indiqué que face aux défis persistants de lutte contre l’impunité, la CNDH est appelée à prendre toute sa place à travers des enquêtes et des investigations qu’elle doit mener sur les allégations de violation des droits de l’homme. «En tant que mécanisme national de prévention, la Commission nationale des droits de l’homme est appelée à être de plus en plus attentive à la situation pénitentiaire. En tant qu’autorité administrative indépendante dotée d’une mission de conseil auprès des décideurs publics en matière de droits de l’homme et de droit International humanitaire, la Commission nationale des droits de l’homme gagnerait à renforcer ses relations avec toutes les institutions et structures de l’Etat», a-t-elle déclaré. A cet égard, Me Kadidia Sangaré a salué la mise en place au sein de la CNDH d’un groupe de travail sur le droit international humanitaire qui lui permettra de suivre sa mise en œuvre, à travers le renforcement de capacités des forces de sécurité et de défense.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Salif Traoré, du représentant de l’EUTM, Colonel Busch, du Directeur de la Division des droits de l’Homme et de la protection de la MINUSMA, représentant du Haut commissariat aux droits de l’homme au Mali, Guillaume Ngefa et de plusieurs personnalités du corps judiciaire.

Maimouna SOW

 

Source: Essor

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