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Commissariat à la sécurité alimentaire : DES ACTIONS POUR JUGULER L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE

A l’issue de la campagne agricole 2017-2018, le Système d’alerte précoce (SAP) estime que pendant la période de soudure (de juin à août), environ 932.651 personnes, reparties dans 591 communes du pays, soit 4,94 % de la population, seront en phase 3 (crise).

Et plus 3,4 millions de personnes, soit 18,10 % de la population analysée, vivront en phase 2 (stress à la soudure). En d’autres termes, plus de 4 millions de personnes se trouveront dans l’une des formes d’insécurité alimentaire à la soudure 2018. C’est ce qui ressort de l’exposé du Commissaire à la sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré au cours d’une conférence de presse tenue lundi. Cette conférence était relative aux actions d’atténuation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en 2018.
Le conférencier a expliqué la situation alimentaire qui prévaut au niveau national et les actions en cours pour pallier une éventuelle famine. Selon lui, la situation alimentaire du pays à l’issue de la campagne agricole 2017-2018 mérite une attention particulière de la part du gouvernement et de ses partenaires. En effet, pour des raisons suffisamment connues (l’insuffisance de pluies en début de campagne et leur arrêt précoce en septembre, la faiblesse de la crue, les dégâts des ennemis des cultures et l’insécurité au centre et au nord du pays), la production céréalière nationale a été moyenne avec des cas de mauvaises, voire très mauvaises récoltes dans plusieurs circonscriptions du pays. Pour faire face à cette situation, le Conseil national de la sécurité alimentaire, tenu le 13 avril dernier, a recommandé au gouvernement et à ses partenaires techniques et financiers, la mise en œuvre d’actions d’assistance et de relèvement. Ces actions sont, entre autres, la distribution alimentaire gratuite, le renforcement de la résilience des populations face aux chocs, la reconstitution du cheptel, la promotion de la pisciculture, la promotion et la vulgarisation des semences à cycle court. A ces actions, il a ajouté la subvention de l’aliment bétail, l’appui en semences fourragères, la dynamisation des banques de céréales, le renforcement des programmes de cantines scolaires et l’intensification des actions d’appui à la nutrition. Ces activités, selon M. Touré, seront exécutées par les départements ministériels concernés, le Commissariat à la sécurité alimentaire, les Agences spécialisées des Nations unies et les ONGs. Elles nécessiteront un financement de 85,889 milliards Fcfa, dont le budget d’Etat apportera 19,901 milliards Fcfa et les PTF financeront 40,125 milliards Fcfa. Le Gap à rechercher est de 25,862 milliards Fcfa. Le CSA, a précisé Oumar Ibrahim Touré, s’attèlera à la mise en œuvre des opérations de distribution alimentaire gratuite, des ventes d’intervention en riz, mil et sorgho, de mise à disposition des éleveurs de l’aliment bétail à prix subventionné dans les zones identifiées pendant la période de soudure. Ainsi, le CSA dépensera pour l’année 2018, plus de 3,235 milliards Fcfa pour l’achat de 12.151 tonnes de céréales, dont 2500 tonnes de mil/sorgho, 3.000 tonnes de maïs local et 6.651 tonnes de riz local.
Au total, le CSA distribuera 31.464 tonnes de céréales aux populations les plus vulnérables au titre de la campagne 2017-2018 et les ventes d’intervention effectuées par l’OPAM se poursuivront activement dans les Régions de Tombouctou, Gao et Ménaka. Pour conclure, le ministre commissaire a affirmé que le CSA recevra de la part de l’Etat, 11,693 milliards Fcfa pour répondre aux difficultés alimentaires des populations les plus vulnérables et 5,051 milliards Fcfa sont attendus pour le volet aliment bétail.
Les inquiétudes des confrères ont porté sur les critères de choix des bénéficiaires, la procédure d’identification et la transparence dans la distribution des céréales. Oumar Ibrahim Touré a rassuré que sa structure mettra tout en œuvre pour que ces actions se passent dans la transparence afin de permettre aux populations vulnérables concernées de faire face à l’insécurité alimentaire.

Anne-Marie KÉITA

 

Source: Essor

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