‘’Commerce international réexaminé : du paradigme du coût au paradigme du profit’’, c’est le titre du nouvel ouvrage du Dr Oumar BOUARE du Centre de recherche en sciences économiques et sociales, non moins ancien coordonnateur de la Cellule d’analyse et prospective de la Primature. La présentation a été faite, le samedi 23 mars, à la Maison de la presse, en présence du ministre du Commerce et de la concurrence, Alassane Hamed Ag Moussa, et plusieurs personnalités.
Dans ce nouveau livre, l’auteur Oumar BOUARE fait un survol de toutes les théories économiques importantes dans le commerce international, depuis Adam Smith, jusqu’à maintenant. Il a expliqué que dans la théorie de Smith, les gens qui n’avaient pas d’avantages absolus ne pouvaient pas prendre part au commerce.
De son côté, affirme le Dr BOUARE, David Ricardo a montré que même si on n’a pas l’avantage absolu, si l’on a un avantage comparé l’on peut être inclus dans le commerce. Aussi, ajoute-t-il, il y a eu la théorie de Heckscher-Ohlin à savoir la dotation des facteurs, qui soutient que si un pays a une plus grande dotation en travail, il doit se spécialiser dans la production des biens qui requiert plus de travail.
‘’Quand il a une dotation plus importante en capital, il doit, au contraire, se spécialiser dans la production de matériels qui demande plus de capital’’, a expliqué le Dr Oumar BOUARA avant d’évoquer la théorie de l’échelle de rendement de James R Melvin.
Dans son nouvel ouvrage, le Dr BOUARE fait l’inventaire de toutes les théories pour montrer qu’elles ne peuvent pas expliquer le commerce international. Cependant, a-t-il proposé une nouvelle théorie du commerce international pour aboutir à un changement de paradigme. C’est-à-dire, sortir du paradigme du coût et aller au paradigme du profit.
« Le paradigme du coût étant le commerce libre et les coûts comparés. Le paradigme du profit, c’est les profits comparés et le commerce libre ou la protection, s’il y a besoin. Dans le premier paradigme, la protection est exclue, mais dans le paradigme que je propose, la protection est incluse parce que quand on regarde l’histoire économique des pays, tous les pays ont utilisé le protectionnisme s’ils en avaient besoin. Pourquoi ne pas l’accepter », s’est-il interrogé.
Le ministre du Commerce et de la concurrence a affirmé qu’il partage l’analyse critique du Dr Oumar BOUARE sur les différentes théories qui ont été développées vers le 18e siècle. Aussi, affirme-t-il partager les démentis qu’il a faits sur certains concepts.
« Dans son livre, le Dr Oumar BOUARA approfondit la théorie de la valeur fondée sur le travail de Ricardo en distinguant l’aspect marchant de la valeur et l’aspect usage de la valeur. Ce qui est important par rapport au développement des échanges. Je pense que le document aurait pu aller au-delà des théories développées au 18e siècle, notamment les classiques et le physiocrate pour intégrer la conception du commerce international », a suggéré le ministre Alassane Hamed Ag Moussa.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin